Kenya (jour 4) Tsavo Ouest, Kimana et Zebra Lodge

Cet article a 2032 mots. Il vous faudra environ 6 minutes, 46 secondes pour le lire.

Vendredi 4 septembre, Jour 4: Après une autre bonne nuit de sommeil, nous sortons à la noirceur pour prendre le petit déjeuner au grand air. On est bien gâtés avec des oeufs brouillés, des saucisses et des bines aux tomates, mmmiammm!

C’est reparti pour un avant-midi de transfert entre 2 camps. Nous devons faire quelques 450km avant d’arriver à destination. On fait plusieurs kilomètres sur l’autoroute, en fait c’est plus une rue à une voie dans chaque direction où on roule à 70-80km/h. Il y a plein de camions, car c’est la route principale entre 2 grosses villes. Ca dépasse souvent même quand il y a une courbe ou une côte, mais notre conducteur est raisonnable et ne prend pas de risque. On a croisé deux camions renversés sur le bord de la route. Ali nous a expliqué que les chauffeurs font 3-4 jours de route sans dormir, ce qui cause ces accidents.

Au cours du trajet, on s’arrête quelques instants pour écouter le récit de la construction meurtrière d’un pont. En 1898, la compagnie britannique impériale d’Afrique de l’Est a engagé Patterson pour superviser la construction d’un pont pour permettre le passage du chemin de fer au dessus de la rivière Tsavo. Au mois de mars de la même année, des attaques de lions eurent lieu contre les ouvriers travaillant sur le chantier. Malgré toutes les précautions prises (strict couvre-feu, feux de camps maintenus toute la nuit, barrières d’épines…), les attaques s’amplifièrent au point que la construction du pont cessa à cause de la peur et du départ de nombreux ouvriers. Le comportement des lions est inhabituel puisque ce n’est pas dans leurs habitudes de s’attaquer aux hommes. Toutefois, 2 mâles furent responsables de la mort de plus de 140 personnes (ouvriers et autochtones) avant d’être tués par Patterson lui-même le 9 et le 29 décembre 1898. Cette histoire vraie a inspiré 1 livre et 3 films dont un populaire, L’ombre et la Proie avec Val Kilmer.

On quitte ensuite la route asphaltée pour traverser le parc du Tsavo Ouest qui souffre beaucoup du manque de pluie. On remarque qu’il y a beaucoup d’arbres comparativement au Tsavo est, mais ces arbres n’ont pas de feuille. Il est plus difficile de repérer des animaux entre ces arbres qui longent la route, ainsi on voit peu d’animaux. Finalement, on a principalement vu des zèbres.

A peine entrés dans le parc, il y a un message d’erreur qui apparait sur l’écran de mon appareil photo. Allume, éteint, prend une photo, peine perdue, il ne fonctionne plus, je ne peux plus prendre de photos….. Heureusement qu’on en a 2 et que celui de Marc-André fonctionne très bien. Snif Snif! On va juste prendre moins de photos de la même chose et ça va faciliter notre tri de photos, il faut voir le bon côté des choses.

Nous sommes arrivés à un endroit où on doit être escorté par un garde armé pour traverser un secteur (environ 30 minutes). La raison ne nous est pas expliquée, mais c’est obligatoire et plus sécuritaire ainsi il parait. Ainsi, on embarque un garçon et son arme avec nous pour faire le trajet.

On traverse une vallée de lave durcie provenant d’une tragique éruption volcanique. Il y a un peu moins de 100 ans, le volcan s’est réveillé et a littéralement démoli tout autour et rempli de lave la vallée où nous circulons. Les autres volcans autour ne sont plus actifs, mais le volcan du Diable l’est encore. Les habitants, ignorants, ont pensé qu’un mauvais sort leur avait été jetté et ont attribué ce nom au volcan. C’est noir partout, le sol ressemble à de gros morceaux de charbon. Ca ne sent rien de particulier, mais on ressent encore la frayeur des gens à l’époque de l’éruption.

Un peu plus loin, toujours en compagnie de notre escorte armé, on croise de petits villages de huttes rondes, mais il y a très peu d’habitants. Comme vous avez pu voir sur les photos des posts précédents et d’aujourd’hui, les gens sont pauvres. Toutefois, je trouve qu’ils sont quand même bien habillés et semblent être bien installés, ce qui n’empêche pas le fait qu’ils ne s’alimentent sans doute pas suffisamment. Malgré qu’ils aient de bons troupeaux de chèvres et/ou vaches, ils ne les tue que s’ils ont vraiment faim. Nous ne sommes pas dans la partie la plus pauvre, donc on ne voit pas ces enfants avec des gros ventres que nous montre Vision Mondiale. Tant mieux, je ne suis pas certaine que mon coeur aurait supporté.

A la sortie du parc où notre escorte armé descend, on est envahi par des locaux qui vendent des souvenirs. Tout en demeurant polis, ils (3-4 vendeurs à la fois) entrent leurs bras par les fenêtres du véhicule pour nous montrer leurs cossins et essaient de nous les vendre. On n’en veut pas de leurs cossins, mais dès qu’on leur parle un peu (je vous rappelle qu’ils ont appris l’anglais) ils se mettent à “barginer” et ils sont très bons manipulateurs. Je m’en suis sauvée en les ignorant totalement. Pauvre Marc-André, il est trop gentil avec eux et il aime beaucoup parler, donc de longues discussions s’ensuivent “non merci, c’est trop gros, pas de place dans nos valises” et là le gars qui sort une autre babiole à peine plus petite. “trop cher”….et bla bla bla le vendeur a toujours une autre réplique et autre chose à offrir. Je termine par donner aux enfants mon sac de noix et fruits secs que j’avais apporté pour grignoter. Si on refait un voyage de ce genre, on apportera notre vieux linge pour leur donner en échange car ils ont bien essayé d’obtenir les souliers, la casquette et le crayon de Marc-André.

[Kenya – Tsavo Ouest et route]

La suite de la route qui nous attend est plus que cahotique et très sabloneuse. On se fait bardasser et empoussiérer pendant une grosse heure pour finalement arriver au Zebra drive, notre camp pour les deux prochaines nuits. Les maisons avec les toits en triangle en makuti (paille et branchaille) sont situées sur le bord de la rivière Kimana. Comme les autres jours, on relaxe jusqu’à 16h.

[Kenya – Zebra Lodge]

La réserve de Kimana est un sanctuaire situé près du mont Kilimanjaro et s’étend sur 64 km2 à 1’240 m d’altitude. Il y a un aéroport privé sur le sanctuaire, le Bamburi Airfield, opéré par African Safari Club. Cet aéroport permet de relier rapidement Nairobi et Mombasa pour les personnes qui veulent faire un safari plus court ou pour nous transporter à une autre réserve.

Notre safari d’après-midi a commencé en force avec un troupeau d’éléphants. En fait, on a vu principalement des éléphants à ce parc. Il y a environ 5 familles d’éléphants sur le sanctuaire. Un des troupeau qu’on a croisé comptait 28 éléphants incluant des éléphanteaux de 2 mois et un peu plus vieux, des éléphantes dont une très imposante, la matriarche. C’est vraiment impressionnant de les voir avancer doucement, à la queue leu leu ou côte à côte. Les mamans protègent bien leur petit en les plaçant entre eux. On s’est placé dans leur trajectoire pour bien les voir de face et ce n’est qu’à la dernière minute qu’ils changent leur chemin ou que le camion avance un peu. Ils sont vraiment imposants ces éléphants!

On a aussi vu de belles autruches d’assez près. D’abord, on a vu un couple et par la suite le groupe a grossi pour atteindre 4 mâles et 6 femelles. Les autruches sont toutes mignonnes quand elles marchent, mais surtout quand elles courent. Elles sont hautes sur pattes et elles ont des cuisses bien musclées. Leur plumes sont toutes fluffy et virevoltent lorsqu’elles courent.

Autre moment fort de notre sortie fut la visite d’un village masaï au centre du sanctaire. C’est une tribu qui nous accueille chez eux pour nous montrer de quelle façon ils sont installés et vivent. Nous sommes accueillis par les mamans qui chantent pour nous et ont invité les femmes de notre groupe (en fait tout le monde sauf Marc-André) et on a dansé ensemble. J’ai pris rapidement le rythme qui est bien simple et répétitif, mais pour les paroles ce sera pour une autre fois… J’ai dansé entre 2 belles femmes colorées dont une avait un petit bébé tout rond en bandouillère dans son dos. Je l’aurais bien pris dans mes bras, mais je me suis retenue. Les femmes ont aussi chanté une prière pour remercier leur Dieu de notre présence. Les enfants nous ont regardé danser et semblaient bien impressionnés par nous. Les enfants autant que les grands aiment bien regarder les photos qu’on a pris d’eux. Les femmes et les hommes ont des tonnes de boucles d’oreilles avec des billes multicolores. D’ailleurs leur lobes sont troués et les trous sont agrandis. BEURK! (ps c’est une nouvelle tendance dans les pays occidentaux).

Dans le village, il n’y a que les enfants et les mamans ainsi que 2 hommes. Les autres hommes sont partis avec les vaches pour les nourrir là où il y a de l’herbe et ils sont à quelques 70km du village. Ils nous ont montré leurs enclos pour garder les chèvres et moutons la nuit afin de les protéger. On a eu droit d’entrer dans une hutte pour en voir l’intérieur. Les maisons sont construites par les femmes et ce sont elles aussi qui les entretiennent. Elles sont fait de bouse de vache fraiche, de terre, de paille et branches. Si une femme n’est pas capable de construire une maison, elle est rejetée par son mari. La maison que nous avons visitée avait 3 minuscules pièces, dont une cuisine et deux chambres. Les lits sont fait de branches et des peaux de vaches séchées sont placées dessus, ce qui est quand même confortable. Les parents ont leur propre chambre et les enfants partagent l’autre. Au centre de la cuisine, un petit feu réchauffe pendant la nuit et permet d’y faire la cuisine. Ils ont même une petite lampe à l’huile pour les éclairer. Ils sont bien installés et organisés malgré que ce soit assez élémentaire.

A notre sortie, on ne peut éviter de passer par leurs étalages de produits, principalement des colliers et bracelets. Chaque femme a son petit kiosque et travaille fort pour qu’on regarde et surtout achète ses produits. Je me sens vraiment harcelée, je n’aime pas être le centre d’attraction où tout le monde veut attirer ton attention et te vendre son produit. Je me suis laissée tentée par un bracelet, mais une fois sortie, je me suis dit que j’aurais dû acheter le collier assorti. J’ai eu une occasion un autre jour et j’ai maintenant un kit complet.

Cette visite a mis fin à notre safari du soir. Juste avant le souper, nous avons eu droit à une danse d’hommes Masaï autour du feu. Leur bruit gutural est spécial, mais accompagne bien leurs mouvements et sauts. Les Masaï sont reconnus pour sauter et il y en a un qui saute vraiment haut, on dirait qu’il a des spring au lieu des jambes. A suivi un super bon souper, d’ailleurs c’est ici au Zebra Drive qu’on a le mieux manger, bravo au cook!

[Kenya – Kimana]

[Video J4, 6:38 minutes]

Brigitte


No reviews yet.

Leave a Reply