Egypte (jour 5) Abou Simbel

Cet article a 1951 mots. Il vous faudra environ 6 minutes, 30 secondes pour le lire.

Lundi 13 septembre 2010: Notre journée débute en pleine nuit afin de prendre le convoi qui part à 4ham. On se lève alors à 2h30, car notre chauffeur privé et notre guide francophone viennent nous chercher à 3h. En attendant que le convoi parte, notre guide Cherife nous explique plusieurs choses sur l’Egypte que nous insérerons au fur et à mesure dans le post.

Abou Simbel est à 300km de Assouan et située près de la frontière avec le Soudan. Aussi, comme il y a beaucoup de touristes, les policiers ou quelconque autre organisation, ont élaboré un horaire pour répartir les visiteurs durant la journée. Ainsi, les voitures et les bus venant d’Assouan doivent partir à 4ham pour arriver à 7h (ça ouvre à 6h). Nous ne sommes pas escortés, mais tous les véhicules et passagers sont enregistrés et on se suit à la queue leu-leu. Quelques fois, il y a des dépassements, comme si on jouait au chat et à la souris, c’est presque une course à qui arrivera en premier.

Nous sommes donc dans une voiture privée style limousine avec des rideaux aux fenêtres et de l’air climatisé. Il fait noir et nous sommes sur la seule route qui traverse le désert. On ne tarde pas à somnoler pour rattraper un peu le manque de sommeil tout en ne manquant rien de la vue extérieure. On se réveille à temps por voir le lever du soleil dans le désert.

Abou Simbel est un site archéologique sur lequel subsistent presque intacts 2 temples que Ramsès II a fait creuser dans le grès de la montagne occidentale avec vue sur le Nil. Les temples ont été déplacés parce qu’ils étaient menacés d’être submergés suite à la construction du haut barrage Nasser (en fait, lorsque le barrage a été construit sur le Nil, un nouveau lac a été créé soit le lac Nasser en innondant tout sur son passage). Comme les temples font partie du patrimoine protégé par l’Unesco, une grande opération de 36M$ durant 6 ans a permis de découper bloc par bloc les temples et de les remonter quelques 64 mètres au-dessus de leur emplacement initial sur un escarpement artificiel.

Ceci étant dit, arrivés à destination, notre guide passe devant la file et achète nos billets d’entrée (c’est un des avantage d’avoir un guide privé!). On passe par le petit sentier de gauche pour arriver au petit temple car il y a moins de monde. Le temple d’Hathor est précédé de 6 statues debout du pharaon Ramsès II et de sa femme Néfertari. Ainsi, on voit Ramsès II en 1er, 3e et 5e en partant par la gauche tandis. En plus petit, les filles de Ramsès II.

En entrant dans le temple, il y a une grande clé (celle que j’ai dans les mains sur une des photos). C’est en fait la clé de la vie et qui ressemble à une croix. Il y a deux façons de voir la clé. D’abord comme la carte de l’Egypte, car la longue partie verticale inférieure représente le Nil, supérieure le delta, la branche de gauche la mort et celle de droite la vie. L’autre représentation, celle de clé de vie, la partie verticale inférieure l’homme et supérieure la femme, à gauche les enfants garçons et à droite les enfants filles. Le lien entre la clé de la vie et notre voyage est la situation des sites que nous visitons. Lorsque nous sommes sur la rive droite (l’est), nous visitons des temples, tandis que sur la rive gauche (ouest), nous visitons des tombeaux. Ici à Abou Simbel, c’est différent puisque c’est à la fois un temple et un tombeau, car le pharaon Ramsès II ne faisait rien comme les autres.

Fin de la parenthèse….une fois à l’intérieur on prend quelques photos malgré l’interdiction, sinon il serait difficile de ramener des souvenirs avec nous et surtout difficile d’expliquer ce que nous avons vu. L’intérieur est orné de quelques colonnes qui sont toutes décorées de dessins/gravures comme le sont les murs. C’est vraiment grandiose, surtout sachant que ça date de plusieurs milliers d’années. Les dessins sont impeccables et super bien conservés.

Dans un deuxième temps, on s’avance vers le 2e temple/tombeau, le plus gros, celui de Ramsès II.  Quatre grands colosses sur la façade représentent le pharaon. Comme mentionné précédemment, Ramsès II était spécial et il a fait construire pour lui-même ce site majestueux. A l’intérieur, c’est plus difficile de prendre des photos car il y a beaucoup plus de monde, donc le gardien se promène un peu plus. Il y a 8 immenses colonnes et 8 statues avec des représentations de Ramsès II partout. Tout au fond, il y a une pièce divine où deux fois par année (le 22 octobre et 22 février), le soleil pénètre jusqu’au fonds de la pièce grâce à l’angle. Je savais que j’étais spéciale…je suis née le 22 octobre!

Le temps consacré à la visite s’écoule à la vitesse de l’éclair et c’est au pas de course que nous devons rejoindre notre guide qui nous attend afin de reprendre le convoi. Le site est vraiment spectaculaire surtout vu en début de journée comme ça. C’est incroyable comment c’est bien conservé….attention, lors du déménagement, ils n’ont pas reconstitué les parties déjà brisées, donc ce n’est en rien retouché ni réparé, c’est original. Heureusement qu’il y a des organismes pour aider à préserver ces sites uniques qui nous viennent des époques passées. Je ne sais pas ce que notre époque laissera….
[Photos de Abou Simbel]

Sur le chemin du retour, on s’arrête au fameux grand barrage d’Assouan, celui qui est à l’origine du lac Nasser. C’est un barrage hydroélectrique construit en 1970 sur le Nil à environ 7 km d’Assouan. Il est un des plus grand au monde et sa capacité de retenue est de 169 milliards de mètres cubes d’eau. Il a été construit pour supléer l’ancien qui ne donnait pas les satisfactions en terme d’efficacité et sécurité. La construction a été nécessaire pour arrêter les inondations annuelles du Nil suite à l’augmentation importante de la population et pour protéger les installations agricoles. Le but du projet était de réguler les crues, de produire de l’électricité pour le pays et constituer un réservoir d’eau pour l’agriculture. Le barrage fait 3.8km de long, presque 1km de large à la base et 111 mètres de haut et contient 12 générateurs électriques. Le lac Nasser est long d’environ 550 km sur 10km, ce qui fait de lui le plus grand lac artificiel.

Nous nous sommes arrêtés devant un grand monument représentant une fleur de lotus (fleur de nénuphare) qui est la fleur symbole de l’Egypte. Elle a été faite suite à la construction du haut barrage et représente les 5 doigts de la main pour souligner le travail de ceux qui ont permis la construction du barrage. Avec la voiture, nous nous sommes rendus sur le barrage puisqu’il y a une route qui le traverse. LG1 et LG2 ont tout à envier à celui-ci!

Le temple de Philae est notre prochain arrêt, mais pour s’y rendre, nous devons prendre un petit bateau car il est situé sur une petite île. Digne d’un temple, il y a des colonnes et encore des colonnes qui bordent la grande place. Il y a un petit temple de la musique qui représente les 5 jours de fête puisque les mois avaient tous 30 jours à l’époque, fois 12 mois et ça donne seulement 360 jours. Il fallait donc 5 jours pour compléter le calendrier qui furent dédiés à la fête, la célébration. Près de l’eau, il y a une superbe petite cour entourée de hautes colonnes intactes.
[Photos du haut barrage et temple Philae]
De retour sur la terre ferme, on récupère nos bagages à l’hotel avant de rejoindre notre bateau de croisière. C’est notre baptême de crroisière à tous les deux, c’est notre première expérience et nous commençons avec un petit bateau de 100 chambres, piscine, spa, 4 machines d’exercice, bar et terrasse. Notre chambre est chic et sobre…trop cool! On part les moteurs et on commence la navigation à 3h (bref ils nous attendaient avant de partir!). Ils ont été super gentils, ils ont gardé le buffet pour nous et un autre petit groupe qui est arrivé juste avant nous. Ensuite, on enfile notre maillot de bain pour profiter de la fin de l’après-midi sur le pont supérieur, relaxer au bord de la piscine. On fait une petite saucette, on se fait sécher et bronzer au soleil tout en regardant défiler les rives du Nil. Finalement, le Nil est plus étroit qu’on le pensait.

Il est 6hpm et on vient d’accoster à Kom Ombo pour visiter le temple du même nom. Celui-là ressemble beaucoup à celui de Philae que nous avons visité plus tôt aujourd’hui, mais sa particularité est d’être dédié à 2 divinités: Sobek (tête de crocodile) et Horus (tête de faucon). Le temple est divisé en deux parties égales, dont chaque côté est dédié à une divinité. Il est construit sur la colline d’où lui vient son nom: Kom = colline et Ombo = village…village sur la colline. Il y a un puit qui sert à mesurer l’importance des crues du Nil, qu’on appelle un nilomètre. Ceci sert à prévoir les impôts à récolter, car plus la crue est grandes, les récoltes seront plus importantes alors ils pourront prélever plus d’impôt. Astucieux! Nous avons profité de la lumière du coucher du soleil sur le temple, ce qui a rendu la visite plus féérique. On a trouvé le temple magnifique surtout avec le coucher du soleil, mais il y avait beaucoup de monde.
[Photos de la croisière et temple de Kom Ombo]

Une heure plus tard, nous sommes de retour à bord du bateau Le Nil Saray pour le souper et la nuit. Durant ce temps, le bateau reprend la navigation jusqu’à Edfou. Le buffet est diversifié et goûte bon. La dynamique du bateau est bien, ce n’est pas plein, à peine à moitié. Tant mieux, c’est plus calme, on a de la place partout où on veut aller et pas besoin de courir pour réserver sa place sur une chaise longue près de la piscine.

Ce fut une journée super remplie, riche en découvertes et c’est satisfaits que nous rejoignons les bras de morphée.

Brigitte


One Response