Rando : le Roc d’Enfer

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74430 Saint-Jean-d'Aulps, France

Samedi 28 mai 2011: C’est une des dernières fin de semaine « libre », car après on commence un marathon des derniers voyages. En ce magnifique samedi, 25 degrés, ciel bleu sans aucun nuage, on a loué une voiture pour aller faire une randonnée en montagne. Pas n’importe laquelle, le Roc d’enfer, en France voisine. Il porte bien son nom vous verrez. C’est une connaissance qui m’a suggéré cette marche et après vérifications, c’était faisable en une journée, dans nos capacités physiques et pas trop loin de Genève.

Tout d’abord, petit faux départ, c’est Brigitte qui conduit et moi qui fait le co-pilote.  Après quelques km sur l’autoroute dans la mauvaise direction, on est finalement enligné et on se rend assez facilement. Je dit facilement, car en France, les noms de villages sont plus farfelus les uns que les autres et les indications.. bien, c’est la France!…

On arrive finalement, au détour d’un chemin qui fait à peine une voie de large, à arriver au parking du Foron, commune de la Côte d’Arboz. Belle vue, on est excités. On part, il est exactement 9:45, un peu plus tard que l’on aurait voulu, mais c’est ma faute à cause du petit détour. Donc, on est parti pour ce qui s’annonce notre plus gros défi de marche en montagne. On a vu des photos, on sait que ce sera difficile, c’est presque complètement sur des crêtes, légère escalade et plus de 6h total de marche.

On commence à travers les champs d’alpage avec les vaches qui doivent se dire… encore des marcheurs… tellement pas impressionnant. Je fais 2-3 photos pour le plaisir, moi j’aime ça les vaches (pas autant que les chats, mais presque). On se trompe encore un peu de trajet, mais on rectifie assez vite. On est tellement habitués de voir des marquage au sol en tout temps, des pancartes claires et précises. Ici, c’est n’importe quoi, les marques, quand il y en a, datent de 50 ans, son presque effacées et on a vu 3 pancartes sur un trajet de 6h, rien de très réconfortant pour des touristes en vacance, sans carte (oui, je sais! j’entend vos reproches, mais on fait avec ce que l’on a, ou qu’on a pas !).

J’avais une très bonne idée de la direction, j’avais fait de la visualisation sur google earth avant de partir, mais sans iphone ni gps, c’est au « pifomètre » que l’on se déplaçait. Après le premier vrai point important où heureusement il y avait une pancarte, elle nous a confirmé la direction du Roc d’enfer. En montagne, à part le Mont Blanc, il y a rien qui ressemble plus à un pic qu’un autre pic et une vallée que la suivante. On a croisé 4-5 personnes en tout sur notre parcours, une seule nous a dépassé. C’était une vraie chèvre de montagne, elle nous a distancé en 5 minutes, on ne la voyait déjà plus.

On savait aussi qu’il y avait des passages vertigineux avec un chemin de la largeur d’une personne et plus de 1’000 mètres de vide sur chaque côté. On a dû monter dans le cailloux, vraiment très très abrupte, tellement que de descendre ça aurait été farfelu, mais pour monter ça va. Nous avons laissé de côté nos bâtons et utilisé nos mains pour s’aider et faire à quelques endroits un peu d’escalade.

On mange finalement à 1:00 sur un somment tout juste à côté du point le plus haut, on avait donc notre sommet juste pour nous. Petit casse-croûte et on repart, le ventre plein mais plutôt refroidi, car au grand vent à plus de 2’000 mètres, il faisait froid surtout avec les nuages qui cachaient le soleil. On a mis tous les vêtements que l’on avait apportés. On a même vu et dû enjamber quelques névés de neige, encore assez épaisses. A cette altitude et sur le côte nord, la neige reste longtemps!

Enfin on atteint le ‘vrai’ sommet, celui du Roc d’Enfer, ouf, méchante ascension, escalade, on s’aide de nos mains, 100% concentré et à certains endroits il y a même une chaine, question de ne pas glisser. C’est de loin la marche la plus difficile, mais aussi la plus spectaculaire que l’on a fait. Regardez la vidéo et les photos, c’est à couper le souffle. Habituellement c’est au sommet que la vue est la plus belle, sur le Roc d’enfer, c’est à chaque instant.

On arrive enfin au point le plus haut. Je dois dire que c’est plaisant de voir d’où on arrive et surtout de savoir à travers quoi on est passé. Je voudrais dire que je suis super content de Brigitte, qui était tellement toujours stressée avant et maintenant est une chèvre, elle monte très confiante, est toujours en contrôle et n’a jamais peur. Aujourd’hui, moi je me suis fais un petit peu peur, des fois, pas beaucoup, mais il y avait du potentiel à se la casser solide!

Retour et descente sur le parking, à 2km de nous et qu’on voit assez bien, mais il n’y a pas vraiment de chemin direct, en tous cas, pas de bien défini. On est fatigué et on prend les chemins faciles et balisés, ce qui nous amène sur une route pour voiture et nous fait faire presque 3 kilomètres de plus que prévus. On a chacun un gros mal de tête et vivement le retour à la maison.

On arrive au parking, fatigués mais tellement heureux d’une superbe journée et d’une randonnée au delà de toutes mes espérances. Très difficile, très technique, mais tellement incroyable comme vue. Il est 5:15 on monte dans l’auto pour le retour sur Genève.

Arrivés à Genève, il y a du trafic, tout plein d’autos, embouteillage, lumières rouges, ça c’est vraiment l’enfer. Vivement la maison pour la douche et des Tylenol, nos têtes vont exploser. On mange et se couche demain, on a encore l’auto, on fera une autre marche.

MAM

[Photos du Roc d’Enfer, partie 1]

[Photos du Roc d’Enfer, partie 2]

[Vidéo du Roc d’enfer, 6:48 minutes]


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