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Nous revoici, on reprend la suite de notre aventure au Portugal. Les 2 derniers jours ont été passés à Porto dont voici le récit de la première journée.
Jour 5, Vendredi 10 juillet : Nous devons retourner le véhicule qu’on avait loué pour faire la route entre Lisbonne et Porto. Toutefois, il faut faire le plein d’essence avant, ce qui ne fut pas très facile. On tourne en rond, on zigzague dans les petites rues en essayant de suivre les indications du GPS. Finalement, on trouve une petite station et on repart encore à travers la ville pour trouver cette fois-ci le bureau de location. C »est encore la galère des petites routes….imaginez-vous que pour faire 3 petits kilomètres, ça nous a pris 30 minutes!
Il y avait une scratch sur la porte de côté, on croit qu’un bus nous a accroché lorsqu’on était à la tour de Bélem. Mais j’ai réussi à faire passer l’affaire en disant qu’on l’avait identifié en faisant l’inspection avec le commis, mais que je ne savais pas s’il l’avait noté ni comment, alors rien à payer. Ah oui, en passant, l’hotel qui avait oublié de nous charger le souper lors de notre voyage de vélo, et bien, ils nous ont envoyé la facture par la poste…snif snif, c’était trop beau pour être vrai.
Comme on est vachement loin du centre ville de Porto, on prend notre mal en patience et on profite de l’occasion pour faire la visite de ce coin là. A peine quelques minutes de marche et on voit un arrêt de bus touristique comme on a l’habitude de faire pour visiter la ville. Quelle chance, il doit passer dans 10 minutes, alors ça vaut la peine d’attendre. Finalement, l’autobus ne s’est pas pointé. On lui a même laissé 15 minutes de grâce, mais tant pis, on a Porto à visiter nous!
On se dirige alors vers le jardin du palais de cristal qui est en fait un grand parc avec des vues surprenantes sur le Douro (rivière qui divise Porto). Au centre du jardin, il y a une grosse bâtisse qui n’a rien à voir avec un palais, surtout pas de cristal….mais l’attraction n’est pas ça, c’est le jardin en soi.
[photos des jardins du palais de cristal]
Ensuite, c’est au tour de la vieille ville de nous ouvrir ses ruelles. On se concentre sur la zone identifiée comme patrimoine national. On fait le même constat qu’à Lisbonne, c’est vraiment vieux, délabré, mais encore plus vieux et bien moins entretenu. Ca contraste avec les vieilles villes qu’on a au Québec. Faut dire qu’elles sont bien plus vieilles ici et qu’elles ont plus d’histoires, elles ont vécu la guerre. C’est tout à fait dépaysant.
On a visité le Palacio do Bolsa (palais de la bourse) qui abrite l’Association commerciale du Porto. On a dû passer entre les filets, on a visité le palais sans payer, sans guide et on a pris quelques photos malgré les pancartes l’interdisant. Je me suis même prêtée au jeu de juge dans la salle d’audience, mais j’ai dû faire vite car un groupe de visite guidée arrivait. Bien caché, il y avait une petite pièce où on pouvait déguster 3 vins gratuitement. D’abord on a goûté à un vin blanc, nommé vin vert. Son apellation vient du fait qu’il ne parvient pas à maturité en raison de la trop grande rigueur du climat. Ont suivi, 2 vins rouge de la région également.
La prochaine attraction a été l’église Sao Francisco qui fait partie du patrimoine de l’Unesco. C’est l’ancien couvent franciscain qui a été construit par les frères qui avaient de la difficulté à se faire accepter dans la ville. Tout a été recouvert de feuilles d’or, mais la richesse exagérée a fini par mettre le clergé mal à l’aise tellement qu’il a décidé d’interdire l’église au culte. C’est facile à s’imaginer, tout est en or, tout tout tout. Ici, aucune photo n’est permise. Malgré la nonchalance du gardien, on ne s’est pas risqué à prendre des photos puisque le clic résonne trop quand on prend une photo. On a visité la sinistre crypte, tout en noir et blanc, qui fut utilisée comme cimetière.
[photos de l’église Sao Francisco]
On revient un peu sur nos pas pour aller faire une visite des locaux de l’organisme qui certifie les vins et porto de Porto et bien sûr, faire une dégustation. Cet organisme fait les contrôles sur la qualité et le suivi des exportations. Les viticulteurs soumettent leur vin à une catégorie « x » pour contrôle, ce sont eux qui décident la catégorie en fonction de leur attente, s’ils pensent avoir un LBV, un vintage, un 10 ans, 20, 30 ou 40 ans. (voir plus loin les différences). Ainsi, pour éviter le favoritisme et les biais, chaque bouteille est masquée pour ne pas reconnaitre le producteur. L’organisme fait dans un premier temps les tests chimiques (teneur en acidité, sucre, composition de minéraux…) et en deuxième temps, le test de dégustation. Si le porto ne se qualifie pas dans la catégorie à laquelle il a été soumis, il est rejeté et ne peut être commercialisé. C’est le viticulteur qui décide s’il conteste, soumet l’échantillon à une autre catégorie, le cas échéant il doit refaire tous les tests requis (pas les mêmes critères).
La partie dégustation est très contrôlée. Ils sont 7 dégustateurs et ils sont supervisés de près. Pour s’assurer qu’on peut se fier à leur verdict, 10% des vins qu’ils goûtent à chaque séance sont en fait des vins qu’ils ont déjà testé et noté. Ceci est fait pour s’assurer qu’ils donnent les mêmes qualificatifs, donc qu’ils sont constants dans leur appréciation afin de guarantir un haut degré de qualité. Nous aussi on s’est prêté au jeu de la dégustation puisque nous avons pris un forfait de dégustation de 6 vins. Suite à notre dégustation, on s’est laissé tenté par les bouteilles qui nous faisaient des clins d’oeil et on a acheté 2 bouteilles de porto, 1 rouge et 1 blanc.
[photos de l’institut du Porto]
Alors voici le partage de nos apprentissages sur le Porto. Sa découverte remonte à plusieurs années lorsque la France et l’Angleterre étaient en guerre. Les importations de la France étant boycottées par l’Angleterre, ils ont trouvé un nouvel endroit propice à la culture du vin : Portugal. Toutefois, le chemin étant long en voilier pour atteindre l’Angleterre, le vin tournait en vinaigre durant le trajet. Ainsi le Porto est né – un vin dans lequel on a ajouté de l’eau de vie pour favoriser sa conservation à long terme.
Les portos blancs sont peu connus puisqu’ils vieillissent moins bien. Il y a, outre le porto blanc, 2 familles de porto : Tawny et Ruby. Le Ruby, c’est un porto plus jeune tandis que le Tawny a vieillit en fût. Lorsqu’on qualifie un porto de « Réserve » (autant Ruby que Tawny), c’est une sélection des meilleurs vins de plusieurs années qui sont combinés pour créer un porto spécial. Ensuite, il y a LBV (late bottle vintage), qui est en fait un Ruby d’une seule année qui a été sélectionné pour sa grande qualité et mis en bouteille après une période de vieillissement allant de 4 à 6 ans. Aussi, il y a le porto Vintage, considéré comme le joyau de la couronne des vins de Porto qui vieillit en bouteille. Il peut vieillir progressivement pendant 10 à 50 ans en bouteille. Finalement, il y a les Tawny 10, 20, 30 et 40 ans. C’est une sélection de quelques vins de diverses années et la moyenne détermine si c’est un 10, 20, 30 ou 40 ans. Plus le porto blanc vieillit, plus il fonci tandis que le porto rouge pâli en vieillissant. Ce qui fait qu’un porto blanc vieux se rapproche de la couleur d’un vieux porto rouge.
Notre visite de Porto se poursuit sur le bord de l’eau. Des jeunes se baignent et s’amusent à sauter des terrasses et du pont. C’est au bord de l’eau, sur le quais qu’il y a de la vie et de l’ambiance. Il y a plusieurs petites terrasses, les unes à côté des autres avec vue sur le Douro et l’autre rive, là où il y a les caves. On traverse le pont duquel les jeunes se lancaient dans l’eau pour rejoindre un parc avec une vue panoramique sur les 2 rives. On s’y repose un peu, car la fatigue nous rattrape.
Quand la faim nous réveille, on revient vers les terrasses où on mange une pizza et un hamburger. On « regrimpe » la rue nous menant à notre hotel. Le chemin qu’on emprunte nous fait voir des maisons sous le pont, ce ne sont pas des riches. Au plus grand bonheur de Marc-André, on a vu presque 20 chats en à peine quelques minutes. Tout près de l’hotel, il y a la place de la liberté où il y a une exposition d’étudiants en art. Ils ont pris des mannequins qu’ils ont décoré chacun à leur façon.
Une autre nuit de sommeil bien méritée nous ouvre les bras!
Brigitte
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