Chine (jour 29) Shanghai en sidecar

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Lundi 29 août 2011: En cette dernière journée en ville, Amélie nous a proposé une activité complètement originale et surtout du jamais fait pour nous, une visite de la ville en moto et sidecar avec guide (shanghaisideways). Une façon originale de voir la ville et surtout de découvrir des coins moins connus. Le chauffeur nous laisse au point de prise en charge et ce, assez tôt pour nous prendre le temps de diner avant notre tour guidé d’une durée de quatre heures qui commence à 2hpm. On est accompagné par Gilles qui doit aller rencontrer un fournisseur tout près, mais il ne fera pas la visite avec nous, pas cette fois-ci.

Ce matin, nous avons fait la grâce matinée et avons paressé dans le lit avant de se lever pour faire cette belle activité. Après le diner indien, on ressort du resto et dans la rue nous attendent les deux motos tel que prévu. Une très jolie jeune fille, une Française qui est avec un chauffeur Chinois, Mickael. Elle est habituellement dans les bureau, mais aime bien être guide quelques jours par semaine. Comme elle ne connait pas bien les rues et le parcours, elle a besoin d’un chauffeur expérimenter pour la guider. Sinon, en temps normal, nous aurions été sur la même moto, un derrière sur le banc et un dans le side car. Toutefois, nous sommes chanceux, nous avons deux side cars; Brigitte sera avec Mickael et moi avec Floride (c’est son nom).

Le side car est considéré non pas comme une moto avec une roue en plus, mais comme une voiture avec une roue en moins, donc le port du casque n’est pas obligatoire pour le conducteur ni pour les passagers. En fait, on a appris que pour le scooter, aucun permis n’est requis, c’est donc la raison pour laquelle il y a autant de scooters et vélomoteurs partout en Chine. Ca roule dans tout les sens, à toute vitesse, avec 1, 2, 3, 4, 5 personnes dessus et autant de boîtes et sacs qu’ils peuvent attacher ici et là. Donc, tout ceci pour dire que nous avons décidé de rouler à la chinoise, c’est-à-dire sans casque. Nous embarquons dans des motos de réplique chinoises des motos russes datant de la deuxième guerre mondiale, mais les véhicules n’ont que 20 ans. C’est un départ!

Nous sommes dans la concession française et on se promène dans les rues avant de faire notre premier arrêt à l’endroit où étaient les anciennes usines d’acier. Maintenant, c’est converti en espace créatif pour les artistes qui exposent leurs oeuvres, toujours sujet à l’approbation gouvernementale préalable. C’est n’est pas de l’Art dénonciateur de quoi que ce soit, mais bien un moyen d’expression, surtout par les sculptures. Nous nous installons sur un banc de parc où notre guide nous explique un peu le trajet que nous ferons et en profite pour nous faire un petit résumé de l’histoire de Shanghai.

A l’époque, Shanghai n’était qu’un petit village de pêcheurs. Ils faisent le commerce avec les Français pour la soie, le thé et de la porcelaine en échange d’argent. Les Anglais ont commencé à vendre de l’opium à Shanghai qui était cultivé sur les terres indiennes. Les habitants sont vites devenus accros et les effets dévastateurs de l’opium ont assaillis les chinois. Le gouvernement mécontent a décidé d’attaquer le prochain bateau qui arrivera avec de l’opium. Malheureusement pour eux, c’est un bateau anglais et comme c’est une troupe importante, les Chinois perdent. Les Anglais s’installent donc sur une bande de terre au nord du canal. Ensuite, après l’attaque de Pearl Harbor, les Américains se sont installés un peu plus haut pour contrôler l’accès à la rivière. Enfin, les Français ont installés leur concession au sud de celle des Anglais. Ainsi, le petit village de Shanghai de l’époque est entouré par les étrangers qui s’amusent à appeler cette partie le « Chinatown »…c’est ironique non?

Ainsi, la première partie de notre parcours se concentre sur les diverses rues de la concession française où le style des maisons est classique, les allées sont bordées d’arbres de type platane, c’est résidentiel et il y un bel atmosphère. Ici, le nom des rues était français et les lois françaises s’appliquaient, mais ce temps est révolu. Ici, nous nous sommes arrêtés dans des endroits cachés et on a découvert des trésors de l’époque des années 20-30. On oublie rapidement que nous sommes en Chine et on se croirait vraiment dans les années 20-30 à cause des meubles externes, le décor et les meubles à l’intérieur de ce qui est maintenant un restaurant très cher, le YonFoo Elite.

Nous poursuivons la découverte en side car jusqu’à une église orthodoxe russe qui est remarquable par son style extérieur. Malheureusement, l’endroit est barricadé et on ne peut le visiter, mais on prend quand même le temps de s’y arrêter. Cette église était en fait le siège de la milice russe qui faisait la « sécurité » sur la concession française…ils s’entendaient bien. Juste en face, c’est la maison du plus grand gangster chinois qui faisait le trafic de l’opium. Chacun pouvait se surveiller de près et selon les histoires, tout semblait bien se passer. Nous avons pu entrer dans la bâtisse du gangster qui est maintenant transformée en hôtel, le Mansion. Plusieurs objets d’époque font partie du décor. Encore une fois, nous ne ressentons pas trop le style chinois.

Nous voilà repartis de plus belle en moto avec avec le vent dans les cheveux jusqu’à la Place du Peuple (People Square). A l’époque, c’était un très grand hippodrome où seuls les étrangers avaient accès. Les Chinois ont alors fait construire la plus grande tour de l’époque afin d’avoir une vue sur les courses de chevaux et bien évidemment, les étrangers n’avaient pas le droit d’y monter. A l’époque de Mao, voulant reprendre possession de cet espace, il a démoli l’hippodrome et fait construire la mairie, le musée de Shanghai et l’opéra. Maintenant, on voit que de grands édifices ont été construits en conservant une voie rappelant la forme originale de hippodrome.

Nous sommes maintenant dans la section de la concession anglaise qui est facilement remarquable par le changement d’atmosphère puisqu’ici c’est plus dynamique, commercial et avec des gratte-ciel. On circule dans les rues de la concession anglaise en direction du 1933….mystère. Arrivés devant le 1933, notre guide nous demande à quoi ce building peut bien avoir servi. Nos réponses ne sont pas bonnes et lorsqu’elle nous dit que c’était le plus grand abattoir d’Asie, on peut juste la croire. Les bêtes y entraient vivantes, montaient au 4e étage, se faisaient abattre et dépecer. On brulait les carcasses sur place et on pouvait même envoyer la viande par bateau avec le petit canal qui passe à deux pas. C’est une grande structure circulaire en béton qui a du style avec les formes sur les murs. Maintenant, c’est converti en magasins et boutiques, mais vu l’utilité passé, ça ne respecte pas le Feng Shui et les Chinois ne se ruent pas ici. Nous entrons à l’intérieur pour voir de nos propres yeux cette belle structure qui est un succès architectural.

On passe par le Bund que nous avions vu samedi soir en soirée. Maintenant que nous avons nos appareils photos, on demande à notre guide de s’arrêter pour prendre quelques photos, même si les buildings ne sont pas encore illuminés. Ensuite, ils nous conduisent dans la partie chinoise de la ville, celle qui a conservé les maisons typique et l’ambiance. Ça ressemble aux vieux quartiers que nous avions vu dans les autres villes. C’est l’heure du repas pour les Chinois (ils mangent très tôt, vers 5-6hpm) et on peut voir les dames cuisiner dans leur minuscule cuisine ou simplement à l’extérieur. Les lavabos sont à l’extérieur des maisons et des planches pour laver le linge sont encore utilisées! Les fils électriques se comptes par centaine, si une maison a un problème avec sa télévision, bonne chance pour trouver le bon fil.

Notre tour tire à sa fin et on reprend la direction du point de rencontre. Lors du parcours, nous avons eu l’occasion de circuler dans les petites rues, mais aussi sur de grandes artères au centre de la circulation. Heureusement que ça fait un mois que nous sommes en Chine et qu’on connait leur façon de conduire, sinon nous aurions été stressés tout le long du trajet. Toutefois, les chauffeurs des side cars sont très prudents et en aucun cas ne font des manœuvres pour nous mettre en danger. Selon nous, c’est la façon idéale de visiter Shanghai vu l’étendu de la ville. Aussi, c’est une façon moderne de visiter une ville qui a évolué rapidement et qui n’a pas trop conservé le côté typique chinois. On sent ici beaucoup l’influence des étrangers qui se sont établis depuis longtemps.

Sans trop le savoir, c’était très bien de terminer notre périple par Shanghai. Au début, nous sommes très intéressés par le côté chinois que nous connaissons, c’est-à-dire des pagodes, des chinois typiques, des villages et des vieilles villes. Shanghai, c’est tout autre chose et en fin de voyage, au moment où nous sommes un peu tannés de voir les « chinoiseries », c’est comme de mettre la cerise sur le sundae. On boucle la boucle par une ville chinoise qui reflète la progression, l’avancement et le futur.

[Photos de Chine (jour 29) Shanghai – Sidecar]

Brigitte


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