Chine (jour 17) Lhasa, Monastere de Drepung et Sera

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Mercredi 17 août 2011: De retour dans notre hôtel de la vieille ville où les déjeuners sont bons, on commence bien la dernière journée de visite à Lhasa avec les deux derniers monastères tout près. Ce matin, notre guide nous conduit au monastère de Drepung construit en 1416. C’est la construction de l’un des disciple de Tsongkhapa, il est le plus grand des six monastères de la secte des chapeau jaune (Gelupas). Au plus fort, il y avait 10 000 lamas ici, mais c’est nettement moins aujourd’hui, surtout depuis l’annexion avec la Chine. A l’époque, c’était le domicile du Dalaï Lama avant le déménagement au Potala depuis le 5e Dalaï Lama.

A l’entrée, on est impressionnés par les gros fours où les femmes font brûler de l’encens. Ce n’est pas de l’encens traditionnel en bâton commercial, mais naturel fait de branches et de feuilles. C’est une pratique pour purifier, surtout le matin pour leur vêtement. Dans chaque maison, ils font brûler à chaque matin de l’encens, mais aussi ici au monastère. Aussi plutôt que de vous expliquer ce que l’on voit dans les salles, principalement des statues que l’on ne peut photographier, on va vous expliquer brièvement certaines pratiques répandues au Tibet.

Dans tous les monastères, temples et aussi dans les maisons, il y a 7 bols d’eau fraîche remplacés à chaque matin en donation pour un Bouddha. La signification des ces 7 bols est en rapport avec la naissance du Bouddha qui est né de l’aisselle de sa mère (oui c’est original autant que de naître d’une vierge!) donc, le Bouddha nait et fait tout de suite 7 pas. Les 7 bols c’est pour les 7 pas, ainsi 7 est un chiffre précieux et significatif pour les bouddhistes tout comme les chiffres 15 et 25. L’eau sert d’offrande, et pourquoi pas du beurre de yak ou du lait, c’est parce que l’eau ne coûte rien et tout le monde sans exception peut faire à chaque jour cette offrande au Bouddha. D’ailleurs une offrande doit venir du coeur et peut être n’importe quoi, sans devoir acheter quoi que ce soit, ainsi c’est accessible à tous.

Aussi, on a remarqué que les maisons et les monastères sont tous de la même couleur, même le Potala. Ainsi, les maisons sont blanches avec le contour des portes et fenêtres noir, tandis que les monastères ont du rouge tout en haut des maisons en plus du blanc et du noir. Chaque couleur a une signification pour les Tibétains. Ainsi, le blanc c’est la clarté, la pureté. Les fenêtres et portes ont un large cadre noir pour protéger l’entrée, car le noir fait peur, surtout aux démons et mauvais esprits. Comme se sont des ouvertures, ça protège leur maison et les empêche d’entrer. Enfin, seulement pour les monastères, le haut est peint en rouge, ce qui signifie la paix.

Dans le grand hall principal du monastère, les moines sont regroupés autour de deux moines qui “passent un test”. C’est un événement très important pour les deux moines, car ils seront jugés par les maîtres et seront reçus avec un certificat officiel de moine. C’est une débat en tibétain religieux que seuls les moines comprennent, notre guide ne comprend rien. C’est un débat sur la philosophie bouddhiste très avancé. Tous les moines passent par cette étape jusqu’à trois fois pour prouver leurs connaissances, leur érudition et surtout leur grande sagesse en pouvant parler de sujets très compliqués. En fait, il y a un moine qui pose une question à ceux qui subissent le test qui doivent répondre souvent seulement par oui ou non. Celui qui pose la question termine en tapant dans sa main en direction de celui qu’il attend une réponse.

[Photos de Chine (jour 17) Lhasa – Monastère de Drepung]

Cet après-midi, nous avons pris notre repas dans un bon resto (Lhasa kitchen), mais où le service est atrocement lent, 15 minutes pour prendre notre commande, 40 minutes pour être servi et 5 minutes à attendre au comptoir pour finalement payer, mais bon on est en vacances. Notre guide nous attend à la sortie du resto pour aller visiter le monastère de Sera. Ah oui, nous avons changé de guide pour cet après-midi puisque Pempa avait un autre groupe. La guide est encore en apprentissage, commence à apprendre l’anglais, mais au moins peut nous amener au monastère. On n’apprend pas beaucoup avec elle, mais au moins il y a quelqu’un avec nous.

Un après l’autre, les monastères se suivent et se ressemblent. A celui-ci, on aura la chance de voir un débat philosophique pratiqué par les moines. Le mercredi a 3h, tous les moines, en tous cas presque 100 se réunissent dans une petite cour intérieure ombragée et s’assoient ici et là. Certains se lèvent et commencent à argumenter en tibétain ou en sanscrit. Ils posent des questions à ceux qui sont assis et ceux-ci répondent par oui ou par non ou argumentent un peu. Les règles ne sont pas très claires, mais ils semblent avoir du plaisir ensemble. Notre guide ne peut pas vraiment nous aider, premièrement, c’est dans une langue tibétaine supérieure avec des mots qu’elle ne comprend pas et deuxièmement c’est une première pour elle aussi.

La petite cour est envahie de touristes, caméra à la main en train de photographier et filmer le débat philosophique ou spectacle. Les Chinois (ici appelé crocodile par notre guide) les moins subtils et les plus fantasques avancent à côté des moines pour s’assoir avec eux et se faire prendre en photo par leur conjoint. C’est extrêmement impoli et ça gâche le paysage de voir un touriste assi avec les moines.

Le monastère de Sera a été fondé par Jamchen Choje Shakya Yes, disciple de Tsongkhapa en 1419. C’est le second plus important monastère au Tibet. Un monastère à la différence d’un temple, c’est qu’on y enseigne et on y étudie le bouddhisme et les livres anciens ainsi que la résidence des moines. Les temples sont dédiés à un ou plusieurs lamas importants et sont l’endroit pour prier et faire des offrandes. Il y a souvent des moines dans les temples aussi, car c’est une de leur tâche de faire des offrandes au Bouddha, mais aussi collecter l’argent, vendre des babioles bénies et vérifier que personne ne prenne de photos sans avoir payé au préalable.

Après la visite, on s’arrête dans un supermarché avec la guide pour faire nos courses pour les prochaines heures que nous passerons en train. Elle ne nous est pas de grand secours, on dirait qu’elle n’a jamais fait l’épicerie! On achète surtout des grignotines pour nous faire tenir ces longues heures dans le train et compléter les repas. Elle nous fait passer par une rue commerciale que nous n’avions pas encore fait et on complète nos achats avec des bananes. Sur la route, on croise un petit temple très ancien où nous faisons le tour intérieur trois fois comme les pèlerins. Une fois arrivés au chemin que nous connaissons, on laisse notre guide pour retourner à l’hôtel.

La pluie se met à tomber, encore, pendant quelques minutes avant de s’arrêter, ce qui nous permet d’aller souper au restaurant à pied sans se faire mouiller. Cette fois-ci, nous avons choisi d’aller au restaurant de l’hôtel tout près qui sert divers plats de différentes cuisines. Une lasagne et des ribs d’agneau seront nos plats de ce soir. Brigitte a pris un thé local, du thé au beurre, mais ce n’est vraiment pas bon alors elle a recommandé du thé noir, une valeur sure!

[Photos de Chine (jour 17) Lhasa – Monastère de Sera]

Marc-André


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