Chine (jour 14) Lhassa – Le Potala

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Dimanche 14 août 2011: Notre journée est consacrée au palais d’été et au Potala, mais d’abord on va déjeuner au troisième étage dans le super restaurant de l’hôtel, très beau, chic et surtout rempli de touristes blancs, ce qui s’annonce bien pour le déjeuner (vs que des Chinois dans les autres hôtels). Eh bien oui, on a droit à un petit déjeuner western avec pain rôti, crêpe, bacon, oeuf, jus d’orange et fruit, on pourra commencer la journée le ventre plein. Après une très bonne nuit de sommeil, la journée s’annonce alors excellente.

Avec notre guide Pempa, on prend le taxi vers les 9h pour aller visiter le Palais d’été des Dalaï Lama, le Norbu Lingka. Le nom veut dire « parc de bijoux » grâce aux offrandes conservées dans le palais, mais c’est plutôt « parc de fleurs » qu’il aurait dû s’appeler, car chaque sentier est bordé de fleurs jaune et rouge en pot. C’est à cet endroit que le 7e Dalaï Lama se baignait et se reposait. Plus tard, les 8e, 13e et 14e Dalaï Lama firent construire chacun leur propre palais sur le site, ce qui crée un ensemble de bâtisses dans un très grand jardin. De nos jours, lors des jours fériés, c’est un lieu de divertissement pour les Tibétains. L’endroit est très joli, calme et aussi bien fleuri.

Nous avons l’opportunité d’entrer dans la résidence du 7e Dalaï Lama, mais encore une fois aucune photo n’est autorisée. L’intérieur est coloré et il y a des peintures représentant l’histoire de la création du Bouddhisme selon les Tibétains qui recouvrent les murs des pièces principales. Ces fresques ont été peintes par le célèbre Amdoushamba ou ses élèves. D’ailleurs, il y a ici la seule représentation peinte du Dalaï Lama actuel (le 14e) puisque toute photo ou peinture de lui est interdite. Nous passons à travers la pièce où il faisait la méditation, celle où il recevait les croyants qui lui faisaient des demandes, sa chambre, salle de bain, salles familiales et salle où il recevait les ministres pour discuter politique, religion et économie.

Sur le site, il y a un grand bassin avec plein de poissons. En fait, ce sont des poissons qui étaient au marché vendus pour consommation par les Chinois et les Tibétains les ont achetés vivants pour les sauver et les ont mis ici. Cette action favorise leur karma et les aidera à avoir une meilleure prochaine vie. Les Tibétains ne mangent pas de poissons puisqu’en tuer un nourrit à peine deux personnes et ils préfèrent limiter la quantité de « meurtre » et tuer un gros animal qui nourrira plus de monde et plus longtemps. D’ailleurs, les Tibétains ne mangent pas d’animal qui a la même dentition que les humains et ainsi ils ne mangent que le yak, mouton, chèvre, vache, cochon et poulet.

Au cours de notre périple en Chine, on croise souvent le Bouddha de la compassion représenté avec plusieurs mains et yeux. Originaire de l’Inde, ce Bouddha arrive au Tibet et il constate qu’il n’y a pas de religion et que c’est la guerre entre les divers villages et qu’il y a le chaos. A ses yeux, l’implantation du Bouddhisme ici sera une tâche ardue et il s’imagine alors qu’il aura besoin de mille bras et mille yeux pour arriver à ses fins, d’où lui vient son nom. Ceci n’est qu’une représentation symbolique puisque personne ne l’a réellement vu et chacun sait qu’il n’existe pas sous cette forme. Toutefois, ils croient en son histoire et le vénèrent.

A l’époque, il y avait plusieurs tigres au Tibet et il y en avait un dans le palais qui était domestiqué. Toutefois, les paysans qui habitaient tout autour du palais voyaient leurs animaux tués par les tigres et se plaignaient aux moines du palais. Un jour, ils tuèrent le tigre, mais il s’avéra qu’il était la réincarnation du protecteur du palais et qu’ils n’auraient pas dû le tuer. Depuis ce temps, la dépouille du tigre est conservée dans le palais en mémoire de cette histoire. Ceci est possible puisqu’ils croient en la réincarnation et le protecteur étant mort s’est réincarné dans le tigre.

[Photos de Chine (jour 14) Lhasa – Palais d’été]

Sur notre chemin vers le Potala, on croise l’ancienne porte de la ville de Lhassa qui délimitait la ville et les terres. Nommée TahoGali, ça signifie porte blanche dans le col. Elle est en fait une grande stoupa blanche percée d’une porte puisqu’il y avait à l’époque deux montagnes qui se rejoignaient à cet endroit. Maintenant, il y a trois stoupas blanches alignées. On monte dans une petite tour afin d’avoir une vue sur le Potala qui se dresse devant nous.

L’accès au Potala est strictement limitée à 2’300 personnes par jour et les billets d’entrée doivent être réservés la veille. Ainsi, nous avons rendez-vous au Potala à midi (heure qui nous est allouée) et avons l’autorisation d’entrer sur le site à partir de 11:20am. Cette limitation a pour objectif de préserver le site ancien qui pourrait s’affaisser s’il y a trop de gens à la fois sur la structure vue la construction ancienne et originale en bois. Nous débutons alors par une longue et lente montée dans les escaliers pour atteindre l’entrée du palais.

Le Potala est le palais le plus élevé du monde et fut reconstruit au 17e siècle par le 5e Dalaï Lama après sa destruction au 8e siècle. Haut de 117 mètres et de 13 étages, le Potala comprend le Palais rouge et le Palais blanc. Le Palais rouge abrite les stoupas des Dalaï Lamas et les salles bouddhiques tandis que le Palais blanc est la résidence et les bureaux administratifs du Dalaï Lama. En fait, il y a au centre le Palais rouge qui est entouré du blanc, le tout situé sur une butte à Lhassa. C’est un lieu très important pour tous les Tibétains qui peuvent venir de très loin pour y prier.

La plus grande partie de la visite se déroule à queu leu-leu ou plutôt en bousculade entre les diverses salles. Ainsi, chaque Dalaï Lama a un trône construit pour lui et à sa mort son corps est mis dans un tombeau conservé dans le Potala. Il y a actuellement 14 trônes pour les 14 Dalaï Lama et seulement 12 tombeaux puisque le 14e Dalaï Lama est toujours vivant et le corps du 6e Dalaï Lama est disparu suite à la fuite de celui-ci. L’intérieur est assez grand, mais c’est sombre. Malgré que chaque trône est différent, ils se ressemblent tous et pour nous, il est difficile, voire impossible de déterminer c’est relatif à quel Dalaï Lama. A l’intérieur, il n’y a qu’une chapelle pour recevoir les offrandes, sinon les gens peuvent laisser leur billet d’argent un peu partout pour l’entretien du bâtiment. Malgré les bousculades et la limitation d’une heure pour visiter l’intérieur, on peut regarder les détails et notre guide prend le temps de nous expliquer ce que nous voyons.

Nous assistons à un cours accéléré sur le bouddhisme, on ne peut pas dire que nous comprenons et retenons tout, mais on écoute attentivement et ça donne du sens à ce que l’on voit. Nous avons retenu, en plus de ce qui est écrit précédemment, que le Dalaï Lama est l’être suprême de la religion bouddhiste et qu’il y a plusieurs lamas qu’on peut comparer à des moines. Il y a deux types de lamas, soit ceux qui naissent tel quel, ils sont en fait des êtres spéciaux et choisis dès leur naissance. D’autres ont passé leur vie à étudier le bouddhisme et à méditer et lorsqu’ils ont atteint un certain niveau de sagesse et de supériorité, ils sont reconnus comme lama. Ainsi, à la mort du Dalaï Lama, il est réincarné dans un des lamas qui deviendra le futur Dalaï Lama. Certains sont très jeunes, d’autres plus vieux. Tous les lamas se réunissent dans une grande salle dans le Potala afin d’identifier dans lequel le Dalaï Lama s’est réincarné. Ainsi, il y a toute une démarche afin de le découvrir et de le mettre sur le trône. Actuellement, ils en sont au 14e Dalaï Lama qui est toujours en vie, mais qui habite en Inde pour sa protection (non reconnu par la Chine). On peut voir des photos de tous les Dalaï Lama, sauf celle du 14e qu’il est interdite de posséder depuis l’annexion avec la Chine. Le 5e Dalaï Lama est le plus populaire de tous. Ensuite, il y a les Panchen Lama et ils sont rendus au 11e.

On marche avec le guide dans les petites rues de Lhassa jusqu’au restaurant Lhassa Kitchen, un autre lieu principalement pour les touristes. Le service est atrocement long, mais le repas est bon et les portions assez complètes. Nous avons terminé le programme de la journée puisqu’il est trop tard pour se rendre et visiter un monastère. On décide de faire quelques courses pour les prochains jours et on retourne à l’hôtel relaxer et écrire le post sur la terrasse que nous avons adopté depuis notre arrivée.

Nous retournons marcher dans la vieille ville en soirée par nous-même en se dirigeant vers le Potala afin de prendre quelques photos de soir. Lorsqu’on arrive au Potala, la nuit n’est pas encore tout à fait tombée alors on décide de marcher un peu plus loin jusqu’à la statue des deux yaks où on s’assoit quelques minutes. En revenant sur nos pas, il est encore trop tôt pour avoir le Potala éclairé, mais on peut prendre quelques photos. Nous décidons de manger dans un restaurant fastfood pas trop loin en attendant la noirceur. Toutefois, dès notre sortie après avoir mangé, la pluie tombe et ce, de plus en plus fort. Heureusement que j’ai mon parapluie dans mon sac, mais il pleut tellement que nos souliers et pantalons sont tout trempés après seulement quelques minutes. Nous arrivons à l’hôtel bien trempés et on savoure l’eau chaude de la douche avant d’aller s’emmitoufler dans les couvertures du lit douillet pour une autre excellente nuit.

[Photos de Chine (jour 14) Lhasa – Potala]

Brigitte et Marc-André


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