Islande (jour 8) Mývatn

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Mercredi 7 septembre 2011: A notre réveil, on constate qu’il pleut fort et le ciel est bien couvert. On espère que le temps changera durant notre petit déjeuner, mais il y a de faibles chances puisque c’est ce qu’annonçaient les prévisions météorologiques. On prend donc notre temps puisque de toute façon nous restons une deuxième nuit à cette ferme et que nous n’avons pas de route à faire. Tout est à proximité et comme nous n’avons que des activités extérieures de prévues, mieux vaut attendre que ça cesse ou du moins diminue. Peine perdue, il est 11ham et la pluie tombe toujours autant. On prend notre courage à deux mains et on va affronter le mauvais temps, sinon on ne visitera rien.

Nous sommes dans la région de Mývatn (en islandais « le lac des mouches ») dont le point central est un lac du même nom autour duquel les villages sont situés. Le nom du lac vient des nuées d’insectes (Chironomidae) dont se nourrissent les canards qui peuplent les bords du lac en été. La superficie du lac est de 37 km2 et nous en avons fait le tour en voiture avec l’espoir d’apercevoir quelques oiseaux ou canards, mais ils se sont mis à l’abri. Il y a deux villages principaux dans la région de Mývatn, celui de Skutustadir où nous couchons et celui de Reykjahlíð. Nous nous sommes arrêtés à l’église de ce dernier village et avons repris la route à l’abri et au chaud dans le camion.

On remarque une indication pour un site intéressant et on prend le petit chemin de terre en direction de Grjótagjá. A peine deux kilomètres plus loin et on voit de petites affiches. On fait une remarquable découverte, de belles caves avec des bassins d’eau chaude provenant de sources thermales. Dans la première cave, deux personnes se baignent et nous donnent envie de les imiter. Nous avons nos costumes de bain avec nous alors la décision est vite prise. Une fois enfilés, on trempe nos orteils qui sont vite ébouillantées! On essaie de les tremper petit à petit, mais c’est beaucoup trop chaud pour nous, alors on remet nos vêtements chaud pour retourner dans la tempête.

Je vous ai déjà mentionné qu’en Islande le temps changeait rapidement et que la pluie alternait avec le soleil, mais aujourd’hui la pluie a décidé d’alterner avec la neige! Oui, oui, de la neige! Ce n’est pas surprenant puisqu’il fait à peine 2 degrés celcius. Heureusement que nous sommes bien habillés, mais la neige c’est quand même mieux que de la grosse pluie. Bref, au début c’était de petits flocons tout gênés qui fondaient, mais ils ont vite pris de l’assurance et se sont solidifiés pour s’accumuler. Le vent souffle fort et la neige tombe en diagonale à toute vitesse.

Nous arrivons à Hverir, quelques minutes à peine de Grjotagja pour admirer les marmites de boue en ébullition sur le mont Namaskaro. En descendant la colline, on aperçoit de la vapeur qui sort du sol et quelques voitures stationnées, ce sont des touristes aussi braves que nous. On enfile nos punchos par dessus nos manteaux pour essayer de se garder au sec malgré la neige fondante, mais avec le vent et le froid, nos punchos ne résistent pas. On fait un rapide tour des installations pour voir de plus près ces trous d’où sort la vapeur et bouillonne de la boue. La senteur de soufre est bien présente et on ne peut pas dire que ça sent bon.

Ce phénomène est créé par les eaux superficielles froides qui s’infiltrent jusqu’aux inclusions de magma et se transforment en vapeur sous l’effet de la chaleur. La vapeur remonte, accompagnée de gaz contenant de l’hydrogène sulfuré qui donne aux sources chaudes leur odeur caractéristique. Dans les zones de sources chaudes, le mélange de l’hydrogène sulfuré avec l’air ambiant donne naissance à des dépôts de soufre. Près des évents de vapeur se forme en outre un mélange de silice et de gypse. Dans les marmites de boue, l’hydrogène sulfuré remonte au travers de l’eau de surface, donnant de l’acide sulfurique qui rend l’eau acide. Celle-ci dissout la roche et la terre pour former la boue caractéristique de ces marmites et de leur voisinage.

La neige gicle notre visage et c’est avec les joues bien rouges, refroidies par le temps que nous retrouvons le calme et la chaleur du camion. On profite de ce moment au chaud pour grignoter et se sécher un peu. Juste en face, il y a la route qui mène à Kafla et au cratère Víti. La route monte en altitude et la neige n’est plus fondante du tout et s’accumule. C’est sur une route enneigée et avec une visibilité réduite que nous arrivons au bout du chemin quelques kilomètres plus loin. On fait quelques pas pour arriver au cratère Víti qui est en fait un cercle d’une circonférence d’environ 300 mètres. Ce cratère a été formé suite à la puissante explosion de 1724. D’ailleurs, cette explosion a marquée le début des activités nommées Myvatnseldar qui ont durées cinq ans et sont reconnues comme la plus longue éruption en Islande. Nous avons pris à peine quelques secondes pour faire un petit vidéo et prendre deux-trois photos, on ne voit pas très loin et il fait froid. C’est tellement dommage parce que nous aurions pu faire une belle randonnée sur la montagne Krafla s’il avait fait un peu plus beau, mais là avec cette neige, on ne voit pas le sentier et il n’y a pas de panorama, ça ne vaut pas la peine d’y passer plus de temps.

Sur notre programme que nous avons préparé sur cette région, nous avons noté qu’il faut faire une randonnée à Dimmuborgir et qu’il faut voir le cratère explosif sur le mont Hverfjall juste à côté. Vu la température, on laisse tomber la randonnée, mais on fait quand même la montée pour se rendre tout en haut du mont Hverfjall et voir son grand cratère. Nous sommes passés par le trajet plus facile puisqu’il fait l’ascension du côté moins pentu, mais il y a aussi un sentier qui passe de l’autre côté et qui est plus difficile. C’est aussi par là que nous aurions monté si nous avions fait la grande randonnée en partant du site de Dimmuborgir.

Le Hverfjall (en islandais la « montagne de la source chaude ») est un volcan situé sur le site du lac Mývatn. Il est apparu il y a 2 500 ans et est le résultat d’une seule éruption appartenant au cycle de Hverfjall du Krafla. Le cône fait environ 250 mètres de haut et 200 mètres de profondeur pour un diamètre de 1 200 mètres. Nous avons fait la montée assez facilement, mais arrivés en haut le vent soufflait encore plus fort. Nous n’avions pas une très belle vue à cause de la neige, mais sinon par temps clair nous aurions eu un magnifique panorama sur le lac et les montagnes environnantes. N’ayant pas cette chance, on ne passe pas de temps là haut et on redescend rapidement.

Nous nous dirigeons vers Dimmuborgir, à peine quelques centaines de mètres plus loin sur la route. Arrivés sur place, nous sommes un peu plus bas et à l’abri du vent, ainsi la promenade sur le site de formation de laves est agréable. Devant nous s’étendent des centaines de monticules formés par de la lave. En fait, ces formations sont dues à l’érosion d’un lac de lave situé à l’origine sur des terrains humides. Les échappements de vapeur d’eau du terrain ont refroidi la lave lors de leur remontée dans le lac, provoquant des formations en colonnes. Ces colonnes étant moins sensibles à l’érosion que la lave environnante, elles ont émergé au cours du temps et c’est ce qu’on voit aujourd’hui.

Il y a plusieurs sentiers qui nous font découvrir le site et chacun a une distance et durée différente. Les sentiers, jaune, rouge et bleu sont très clairement indiqués et il y a des cartes pour nous situer à plusieurs occasions sur le parcours. Avec les flocons de neige qui tombent, la visite du site est féérique. Les rochers de lave sont particuliers et les plus intéressants sont ceux qui ont un trou. A mi-parcours, on bifurque pour poursuivre sur le sentier qu’ils qualifient de difficile. Toutefois, il n’y a aucune réelle difficulté sauf qu’il n’est pas plat et passe plutôt à travers les rochers, nous faisant gravir des roches, passer sur de petits passages. Bref, le genre de sentier un peu plus sportif et qui nous fait découvrir de belles choses et sous un angle différent. L’heure que nous avons passée sur le site a été fort agréable et si ce n’eut été de la température et de l’heure, nous aurions passé plus de temps.

Il est maintenant l’heure de récompenser et réchauffer notre corps et d’aller se détendre dans une source thermale aménagée. Nous allons donc à Jarðböðin við Mývatn (nature bath) avec un lagon d’eau tiède, des bains vapeur et un sauna chaud. Nous passons un bon moment dans le lagon près d’une source chaude et ce, au grand air avec la neige qui continue de tomber. On alterne entre les bains pour tirer des bienfaits de chacun jusqu’à ce nous soyons bien détendus et que notre ventre crie famine.

Brigitte

[Photos de Mývatn]


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