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13 août 2014 : Ce matin tout le monde se réveille tôt et de bonne humeur. On descend déjeuner, le buffet est varié et très bon. Justine a même une amie de son âge pour sociabiliser après avoir mangé. On remonte faire les valises et on fait le check-out. Nous sommes prêts à partir dès 8:30, un record absolu, jamais on a été si tôt sur la route. Ce n’est pas grave, c’est même parfait parce qu’on a un peu de route à faire aujourd’hui et 2-3 choses à visiter en route.
Initialement, nous avions planifié prendre le traversier de Matane à Baie-Comeau pour visiter l’autre rive, mais lorsque nous avons regardé les horaires du traversier, il n’y avait qu’un départ à 5pm. Nous avons déjà pas mal visité ce que nous avions prévu voir à Matane et de toute façon le départ est trop tard sachant que nous devrons faire 2-3 heures de route une fois à Baie-Comeau pour rejoindre Tadoussac. On décide alors de se rendre à Rimouski dont le départ du traversier est à 3pm, beaucoup plus raisonnable, et de visiter quelques endroits intéressants à Ste-Flavie.
On débute donc par la visite de l’hydromellerie du vieux moulin de Ste-Flavie, une superbe demeure qui était anciennement un moulin à grain. On est les premiers arrivés et la charmante dame nous explique en long et en large ses nombreux produits ayant tous gagnés de prestigieux prix internationaux. En tout, c’est plus de 6 boissons que l’on déguste, toutes meilleures les unes que les autres. On a arrêté notre choix sur deux bouteilles qu’on a acheté pour déguster à la maison. Avec Justine, on a goûté plusieurs miels de différentes fleurs, mais pour moi, c’est du pareil au même, je n’y vois pas grand différences. Justine mange tout ce qu’on lui donne, un ogre !
On a aussi décidé de faire la visite du musée de la Neufve-France voué à la Nouvelle-France et aux Premières Nations, mais Justine est moyennement intéressée et on n’en profite tout au plus 10-15 minutes pour faire le tour rapidement. C’est nettement insuffisant pour profiter de l’histoire de plus de 500 artefacts, mais en gros on a compris l’essentiel. Les items varient de petites pièces travaillées dans la pierre aux articles tricotés, bijoux, outils, vêtements et meubles d’époque.
C’est avec deux beaux achats que nous avons déjà hâte de savourer que l’on quitte le vieux moulin pour visiter la grange à dime. Tel que son nom l’indique, la grange à dime était l’endroit où les paroissiens du village venaient payer leur dû en nature au curé. Selon les désirs du curé, les cultivateurs pouvaient payer avec des poches de blé, d’orge ou tout autre grain ou avec des patates. Le curé gardait en réserve les grandes quantités de divers grains et le temps venu vendait la portion qu’il n’avait pas consommée pour obtenir de l’argent pour acheter ses biens. C’était aussi un peu son grenier personnel où étaient entreposés sa carriole et ses outils pour entretenir son terrain.
La jeune guide, super dynamique et intéressante, nous fait passer à travers les multiples pièces où les divers items sont exposés. Du rez-de-chaussée au grenier, une multitude d’items y sont en montre, mais sans les bonnes histoires de notre guide, la visite serait plus monotone. Elle sais bien raconter et surtout nous questionne et interagit avec nous. Une anecdote intéressante est que en 1940, la dime en nature a été abolie pour être remplacée par un don en argent, mais seul le curé était au courant de ce fait, qu’il a négligé de communiquer aux citoyens jusqu’en 1960 parce que ça faisait plus son affaire de recevoir la dime en nature plutôt qu’en argent. Il a donc collecté argent et grains pendant 20 ans , profitant de la naïveté et du peu de connaissances de ses bons citoyens. Elle nous raconte non seulement les histoires liées à la dime, mais aussi à la vie du village au cours des années. La visite était très intéressante dû en fait à la guide et surtout, c’était gratuit, tout comme la dégustation d’hydromel par ailleurs.
Avec tout ça, il est déjà midi et Justine a faim, nous aussi d’ailleurs. Notre seule contrainte est d’être au traversier de Rimouski pour 3pm alors on a du temps devant nous. On se paie un bon diner dans un resto local où tout le monde mange bien. A la sortie du resto, il y a deux choses qui captent l’attention de notre jeune fille, un parc et deux motos… Aussi bien dire, elle capote. On va donc jouer un peu au parc et regarder partir les motos, madame est heureuse. Ça ne prend pas grand chose pour la faire sourire, on aurait rajouter un chien, et ça aurait été l’extase.
Ayant plus de 2 heures à tuer, on prend le « chemin des navigateurs » la route secondaire qui longe le fleuve. Une route très utilisée par les vélos, les marcheurs et les gens de camping. On y circule lentement, on prend le temps de visiter 2-3 églises et on prend des photos des environs. On y passe nos deux heures avec un petit arrêt crème glacée qui plait bien à tout le monde, avec vue sur le fleuve s.v.p. pour la dégustation.
Enfin prêts à prendre le traversier, on est presque les premiers arrivés, aucun stress. On entre à l’heure sur le bateau et on passe toute l’heure de la traversée à courir après Justine qui marche à travers tout le bateau sans relâche. D’avant à l’arrière, de gauche à droite, allant voir les mamies et le gens qui sont assis tranquilles à leur table. Il faut bien la laisser se dégourdir, ça compense les heures passées dans son siège d’auto! Je garde un oeil dessus, mais suis agréablement surpris par son aise à marcher dans un bateau qui tangue, mieux que bien des adultes. Je suis aussi étonné par sa sociabilité envers les autres passagers, sans jamais être trop facile d’approche. J’aime bien les enfants qui se gardent une petite gêne avec les adultes, elle les regarde, interagie poliment, comme avec des sourires, des allo et bonjour, mais jamais elle se laisse toucher ou prendre, ce qui est très bien.
Suite à la traversée, on entame 1:30 de route forestière où il n’y a pas grand chose d’autres que des arbres et de l’asphalte entre Forestville et Tadoussac. En fait, nous traversons l’extrémité sud de la Côte-Nord, ce qui explique le paysage si différent de ce que nous avions en Gaspésie, pourtant pas si loin. Nous arrivons à bon port, au centre-ville de Tadoussac où notre hébergement, La Galouine, nous attend. On est derrière un grand restaurant dans un petit pavillon avec une chambre avec salle de bain, tout ce qu’il faut pour se poser. Le temps de manger, douche et tout le monde dodo. Demain, il annonce de la pluie, un déluge en fait, alors on devra donc visiter en voiture et se faire un plan où l’on sera en dedans. On a été super chanceux, zéro pluie durant nos vacances. Dans la région, ils trouvent ça moins drôle par contre, car depuis plus de 2 mois il n’y a aucune précipitation. Les rivières sont au plus bas, les productions de foin sont réduites et le gazon est jaune. C’est un peu ça aussi l’été, bref et sec.
Marc-André
[Photos de la Gaspésie (jour 16) de Matane à Tadoussac]