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Mardi 21 septembre 2010: Nous avons passé une très bonne nuit dans notre hotel de Aqaba et pour une fois nous avons fait un peu la grâce matinée jusqu’à 8h30. Le petit déjeuner n’était pas très varié, mais au moins était de bon goût. Vers 10h30, notre chauffeur vient nous chercher pour commencer la visite de la Jordanie. On en profite pour visiter la ville de Aqaba avant de se rendre dans le désert. Aqaba est la seule ville cotière de la Jordanie et occupe ainsi un rôle stratégique avec son port et elle bénéficie d’un statut de « duty free ».
Notre premier arrêt fut les ruines de la cité musulmane Ayla. Le site a été découvert il y a quelques années à peine et ce serait les origines de la ville d’Aqaba. Comme il ne reste pas beaucoup des vestiges, c’est difficile de s’imaginer comment c’était à l’origine, mais ce qu’on voit est intéressant. On se promène dans les petits couloirs anciens, on s’imagine l’ancienne mosquée et les diverses tours qui ornaient le site à l’époque.
Par la suite, on retourne dans la voiture à l’air climatisé pour se rendre au fort de Aqaba. Les murs de la forteresse sont bien conservés et on peut y monter pour avoir une belle vue d’ensemble sur les vestiges. Il y a plusieurs pièces avec une utilité différente j’imagine étalées sur 2 étages tout le long des murs de la forteresse. On a bien du plaisir à entrer dans chaque pièce, emprunter tous les petits passages/couloirs pour voir où ils nous mèneront…pas très loin, mais on réalise que le fort est astucieusement construit et que malgré qu’il date du 12e siècle, les gens de l’époque étaient de vrais architectes. De la forteresse, nous avons une vue plongeante sur le golfe d’Aqaba.
[Photos de Aqaba – ville, Ayla et château]
Le prochain arrêt est l’aquarium où on revoit les poissons rencontrés lors de notre sortie en apnée. En fait, ici il y a tous les poissons et coraux de la mer Rouge. C’est très bien présenté, il y a effectivement plusieurs espèces de poissons et heureusement que nous n’avons pas rencontré certains d’entre eux lors du snorkling…je les préfère derrière la vitre. Non qu’ils soient dangereux, mais ils sont plutôt laids. Le tour est assez vite fait et on poursuit notre visite en voiture sur la promenade du port d’où on voit Israël de l’autre côté de la rive et aussi Taba (Egypte). Ensuite, notre guide nous fait un peu découvrir la ville avant d’aller diner. Il nous a choisi un bon petit restaurant avec de la nourriture typique. Ici il y a du poulet sous toutes les coutures jordaniennes. C’est tout à fait délicieux!
[Photos de Aqaba – aquarium]
On reprend la route et cette fois-ci on se dirige vers le désert du Wadi Rum à seulement 1h de Aqaba. Le paysage évolue au fur et à mesure qu’on avance. Ne vous méprenez pas, quand on fait référence au désert ici ce n’est pas plat avec du sable fin, mais c’est plutôt montagneux et il y a beaucoup de rochers. Nous arrivons au camp bédouin où nous allons passer la nuit. Il y a plus de 60 tentes de 2 lits simples préparés pour les touristes. Ce n’est pas un camp où vivent les bédouins, mais c’est typique de leur habitat. Pour votre information, un bédoin est un nomade de culture arabe qui vit dans les déserts du Moyen-Orient et ils pratiquent l’élevage de petits troupeaux. De nos jours, ils sont un plus sédentaires et ils sont bien intégrés à la société.
Avant de rejoindre notre guide bédouin pour la randonnée en Jeep au coucher du soleil, nous relaxons sous l’immense tente avec les autres touristes du site. C’est bien aménagé, on se croirait dans un camp scout avec les tentes, les coussins sous la tente principale qui tient lieu d’endroit de rassemblement, bref c’est typique.
Il est 5h et nous passerons les 2 prochaines heures avec un bédouin qui nous fera découvrir une partie du désert du Wadi Rum jusqu’au coucher du soleil. On traverse le village où 1’200 bédouins vivent avec environ 200 enfants (ce sont des maisons puisqu’ils se sont sédentarisés). On s’arrête à une source (eh oui, il y a une source en plein désert, ce n’est pas un oasis par contre) où on a l’honneur de voir des dromadaires venir s’y abreuver. Il y en a environ 8 qui arrivent comme ça de nul part, ils sont haut sur pattes et se querellent un peu pour boire. Dans un sens, c’est normal de voir un animal boire de l’eau, mais vu le contexte nous sommes assez impressionnés et on savoure cet instant précis. Ils ne sont pas en enclos, ils se promènent à leur gré et leurs propriétaires peuvent être 2-3 jours sans les voir. On nous a raconté qu’un des dromadaire va en Arabie Saoudite (à quelques km au sud) et ramène quelques autres dromadaires avec lui. Ils peuvent être 3 mois sans boire, c’est pour ça que ce sont de bons animaux pour le désert.
Ensuite, on se dirige vers un canyon et on voit une transition entre sable rouge et blanc/jaune. Dans la crevasse, l’air est frais comme si nous étions dans une cave. Les parois sont immenses, on se sent minuscules à côté de ces imposants rochers. La crevasse doit être assez longue puisqu’on ne voit même pas l’autre extrémité. Nous avons le temps de contempler le tout dans le silence avant qu’un autre groupe de touristes nous rejoigne et fasse disparaître la magie du moment. Il y a une famille de bédouins installée tout près avec leur tente qui nous invite à prendre le thé. Il est tellement délicieux qu’on en a acheté un sac pour 5 dinars (6-7$). Ils nous ont offert la possibilité de porter les habits traditionnels bédouins et on se prêtent au jeu, ça ne se représentera pas. Je suis couverte de la tête aux pieds et seuls mes yeux sont visibles. Marc-André est tout mignon, mais le tissu est raide et lourd. Etonnament, ils sont habillés plus chaudement qu’on ne l’aurait cru même si la « tunique » féminine est d’un tissus plus léger.
Nous avons eu la chance de s’arrêter près d’une dune de sable et avons décidé d’y grimper. C’est très semblable à marcher dans la neige sans le froid, c’est difficile car nos pieds s’enfoncent toujours un peu et nos souliers étaient remplis de sable! Ensuite, on se dirige rapidement vers un rocher pour admirer le coucher du soleil. Nous avons pu grimper un peu plus haut sur un plateau pour contempler la descente du soleil dans le désert, ce fut splendide surtout dans l’ambiance silencieuse, paisible et immense du désert. Même lorsque le soleil était disparu derrière les montagnes au loin, nous sommes restés quelques minutes pour profiter pleinement de ce moment. Encore une fois, nous étions seuls avec 3 autres personnes ce qui a rendu le moment plus spécial, moins touristique, unique et mémorable.
[Photos de Wadi Rum – désert]
De retour au camp, on s’installe à une table autour de la grande place avec les autres touristes. On est un peu plus d’une cinquantaine et les gens viennent de partout..de l’Italie, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande. On mangera typiquement bédouin bien évidemment et on nous invite à assister à la sortie du sable de notre repas. En fait, les bédouins creusent un trou dans le sable, y mettent un baril de métal, le remplissent de braise et ensuite mettent la viande à cuire pendant 3 heures. Le tout est protégé par un couvercle et enseveli de sable. La viande, principalement de l’agneau, est tendre et absolument délicieuse!!! Durant la soirée, on nous fait danser avant d’assister à une cérémonie de mariage bédouine interprétée par des gens de l’assistance qui se sont très bien prêté au jeu. Nous avons passé une très belle soirée en plein désert.
[Photos de Wadi Rum – camp bédouin]
Les installations sont assez modernes, on se croirait dans un grand camping, alors on savoure le jet d’eau chaude de la douche puisqu’on pensait ne pas en avoir et avec tout ce sable et la chaleur, ça fait du bien d’enlever cette saleté. La température s’est rafraîchie pendant la soirée et nous devrions bien dormir dans les tentes. A 2 reprises durant la nuit nous avons cru rêver, mais non c’est bel et bien vrai….il a plu dans le désert! Vraiment, il faut changer notre conception du désert, car c’est normal qu’il y ait de la pluie, pas beaucoup mais il pleut dans ce désert-ci du moins. Bref, au risque de se répéter, pour être défini comme désert, il ne doit pas y a voir plus de x quantité d’eau/pluie, alors ça veut dire qu’il peut pleuvoir.
Journée mémorable au désert du Wadi Rum!
MAM et Brigitte
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