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Jeudi 1 septembre 2011: C’est sous la pluie que nous commençons cette journée de visite, une petite pluie fine, mais constante. Toutefois, la chance est avec nous puisqu’elle s’arrête en cours de route, avant notre arrivée à notre premier arrêt. Au programme pour aujourd’hui, nous avons la visite du Golden Circle ou Triangle d’or qui est une route très prisée par les touristes. Le circuit est au nord-est de Reykjavik et passe par les villes de Thingvellir (Þingvellir), Geysir et Gulfoss.
Notre premier arrêt est ainsi Thingvellir (en islandais : Plaines du parlement). Thingvellir est un haut lieu de l’histoire islandaise : c’est le lieu de rassemblement originel d’un des plus vieux parlements du monde (l’Alþing) qui y fut fondé dès 930 et l’indépendance de l’Islande y fut proclamée le 17 juin 1944. Aucune bâtisse n’y est installée, le parlement est en plein air au creux d’un canyon. A l’époque, les gens des différentes régions s’y rencontraient pour discuter de politique, économie et tout autre sujet pertinent. De nos jours, l’endroit sert de grande place de rassemblement pour des concerts ou festivals. C’est facile de passer à côté puisque rien n’indique clairement l’endroit, mais le drapeau est à l’endroit où ils se rencontraient.
C’est aussi le lieu où on peut voir clairement la séparation des plaques tectoniques eurasienne et américaine. Nous arrivons donc du côté de la plaque tectonique des Amériques et on voit de l’autre côté de la crevasse celle de l’Europe. Ici, c’est le seul endroit au monde où on peut voir cette séparation au dessus du niveau de la mer, sinon elle est toujours située au fond de l’océan. Encore une fois, il faut bien le savoir, car aucune pancarte ne l’indique sur place sauf un plan en trois dimensions à l’entrée du site. Ces deux caractéristiques uniques font de ce site un endroit exceptionnel et c’est pour cela qu’il est classé au patrimoine de l’UNESCO depuis 2004.
Nous avons donc foulé ce sol riche en histoire et unique en passant dans la crevasse des plaques tectoniques et marchant sur le sol de l’ancien parlement. Dans les faits, ça a l’air d’une simple crevasse, mais sachant ce que c’est, on ressent l’importance de ce que ça représente. Nous nous promenons à l’air frais avec le vent qui souffle sur le sentier qui parcourt le site afin de nous faire découvrir plusieurs points de vue. Que nous soyons tout en haut avec une vue panoramique sur les plaques, le lac, la plaine et les montagnes au loin, directement entre les plaques, tout en bas près de l’église ou près du drapeau national, nous avons toujours une vue sur l’ensemble. On prend le temps de se promener, ça fait tellement du bien de marcher, autonomes et au grand air frais. C’est un vrai contraste avec la température que nous avions en Chine. Ici, on est bien avec notre bonnet et notre foulard.
Vers midi, après un peu plus d’une heure à marcher sur ce lieu unique, on retourne au véhicule pour reprendre la route. On poursuit sur la même route, un peu plus vers l’est. Au moment où on se dit que nous devrions bientôt arriver à Geysir, on voit un centre d’information. Dès qu’on descend du camion, on s’aperçoit que nous sommes rendus puisque des petits jets de vapeur à la senteur de souffre sifflent juste à côté de nous.
Geysir est le geyser islandais qui a donné son nom à tous les autres. Son nom vient du verbe islandais gjósa, « jaillir ». Une barrière symbolique (un léger cordage au niveau des mollets) forme un périmètre de sécurité peu imposant que peu de gens osent violer. On circule sur le sentier balisé entre les geysers jusqu’à celui qui jailli à intervalle régulier.
Strokkur est un geyser de la région volcanique située près de la rivière Hvítá en Islande. Il est juste à côté de Geysir. Mais contrairement à Geysir, qui peut rester dormant pendant des années, Strokkur est très actif et produit une éruption toutes les 5 à 10 minutes. Il projette de l’eau chaude dans les airs à une hauteur de 20 mètres. L’eau qui s’écoule et qui gicle est très chaude, entre 80-100 degrés celcius. De loin, on entend les voix qui s’exclament et on aperçoit un jet d’eau qui jailli de plusieurs mètres avant de s’arrêter. Nous savons que nous avons quelques minutes d’attente jusqu’au prochain jet et avons le temps de prendre notre position pour être prêt pour faire un vidéo et des photos lors du prochain jaillissement.
C’est en fait une grande mare d’eau avec un peu de bouillons jusqu’à ce qu’une grosse bulle d’eau se forme et rapidement se transforme en jet d’eau qui s’élance vers le ciel. Des fois, c’est un petit jet très bref tandis que d’autres fois le jet s’élance très haut. Nous restons pour regarder quelques jets avant de se promener sur le site. Il y a plusieurs autres petites mares d’eau chaude, mais il n’y a plus d’activité dans celles-ci et aucun jet d’eau en sort. Sur le sol, il y a du calcaire partout et l’odeur du soufre emplit l’air. Quand on est près d’une marre, on ressent bien la chaleur en passant dans les nuages de vapeur. Une fois le tour fait, on peut reprendre la route pour voir les chutes situées à quelques kilomètres de là.
Heureusement que nous connaissons les endroits à visiter et leurs noms puisque nous aurions passé à côté de cet arrêt. Pourtant, quand on s’en va voir des chutes de 32 mètres, on s’attend à les voir de loin. Ici, lorsque nous regardons au loin, seulement des plaines s’étendent avec des montagnes au loin. Ainsi, lorsque nous voyons l’annonce pour Gullfoss, nous cherchons les chutes. En descendant du camion, on les entend pourtant, ce qui confirme que nous ne sommes pas très loin. En contournant la boutique souvenirs, on aperçoit les chutes au fond du canyon….c’est là qu’elles se cachent.
Gullfoss (la chute d’or) est une succession de deux chutes d’eau d’Islande situées sur la rivière Hvítá. Son nom provient de l’arc-en-ciel que l’on peut souvent voir au-dessus. D’une hauteur de 32 mètres et d’une largeur de 70 mètres, elle se trouve à quelques kilomètres du site de Geysir et forme avec celui-ci et Þingvellir le cercle d’or.
On commence par le sentier supérieur pour avoir une vue d’ensemble des cascades qui se terminent en énorme chute. Au loin, la rivière arrive doucement, mais prend rapidement de la vitesse pour circuler sur les rochers, former des cascades et enfin faire une descente vertigineuse et créer une méga chute avec un débit de 140 mètres cubes par seconde. L’endroit est grandiose et on veut aller voir ça de plus près par le sentier inférieur. On se rend sur une grosse roche centrale, entre les cascades et la chute. Le bruit de l’eau est très fort, on a de la difficulté à s’entendre. On prend quelques photos avant de retrouver la chaleur du camion.
Sur le chemin, nous avons croisé des camions gigantesques avec des roues larges et grandes. D’ailleurs, on voit beaucoup de gros véhicules, plusieurs camions, mais les mastodontes sont très impressionnants. Pour ceux qui ne vont pas sur les sentiers hors-route ni sur le highland, les voitures sont suffisantes, mais dès que nous quittons les routes principales, un 4X4 est souvent recommandé ou exigé.
Avec la location du camion, nous n’avons pas pris de GPS puisque la plupart de nos activités n’ont pas d’adresse. Nous revenons aux bonnes vieilles méthodes et utilisons les cartes. Dans le camion, il y a deux bons livres / atlas pour les routes, ce qui nous est d’une grande utilité même si les routes sont bien indiquées. Il faut quand même savoir dans quelle direction aller avant de voir la pancarte de la ville que nous cherchons. Marc-André pratique son sens de l’orientation, mais ce n’est pas toujours facile avec les très longs noms avec des lettres qui se succèdent sans rien dire pour nous. Nous retenons les premières lettres seulement et surtout, ça ne vaut pas la peine d’essayer de le prononcer.
Ce soir et pour le reste du voyage, nous dormirons dans des fermes, bref dans les maisons des fermiers ou complexe situé sur une ferme. Nous nous rendons facilement au village, mais avons beaucoup de la difficulté à trouver la ferme. Après quelques va et vient, on demande à la station-service du village qui nous indique le chemin après quelques recherches et appels téléphoniques. Ouf, nous avons finalement trouvé l’endroit. C’est très simple, propre et chaleureux. On est allé mangé dans le restaurant conseillé par le fermier, une pizzeria juste en face. On se reprendra pour manger des mets traditionnels.
Brigitte