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7 août 2014: Cette journée est destinée à la découverte du parc de Forillon, mais avant on doit faire presque deux heures de route pour atteindre l’entrée. Sous la protection et administration de Parcs Canada, celui-ci est fédéral comparativement aux autres qui sont provinciaux. À l’entrée, la garde du parc m’explique quelques points d’intérêt en plus de m’indiquer ceux que j’avais déjà identifiés qu’on voulait voir. J’espère seulement que ma petite marmotte finira par se réveiller et que chéri se remettra de sa nuit sur le carreau suite à une indigestion pour visiter avec moi ces endroits.
Le premier arrêt est celui du Fort Péninsule que j’ai d’abord visité seule et revisité avec mes chéris maintenant réveillés. En fait, c’est un tunnel de 150 mètres construit lors de la deuxième guerre mondiale pour protéger l’accès à Montréal et Québec par le fleuve suite à un sous-marin qui a fait couler un navire et un bateau près des côtes. L’endroit est stratégique puisque c’est la porte d’entrée de tous navires et sous-marins allemands qui voudraient attaquer le Québec. Le tunnel est pour opérer les deux canons et cacher les munitions pour la troupe du sol. Il y a aussi un filet pour intercepter les sous-marins qui est géré par la troupe navale. Sur l’autre rive, à Gaspé, il y avait un phare qui effectuait la vigie pour repérer tout navire suspect. C’est très bien aménagé et les panneaux informatifs sont complets et clairs, ce qui rend la visite intéressante.
Ensuite, nous entrons dans le secteur sud du parc pour faire une randonnée d’environ 2-3 heures jusqu’au phare du cap Gaspé à partir de l’anse aux Amérindiens. Pour l’allée, nous avons emprunté le sentier le plus facile et direct qui se fait aussi à vélo. Il y a quand même de bonnes montées que les cyclistes ont peine à faire sur leur vélo. En cours de route, nous apercevons la mer, mais d’assez loin et le sentier n’est pas très bucolique.
Tout en haut, le phare et la maison du gardien se dressent tel que promis. Ils sont là à guetter la mer malgré que le phare ne soit plus en service. Nous sommes sur la pointe extrême du parc et c’est aussi la destination finale du sentier international des Appalaches (SIA) qui parcourt l’Amérique du nord sur 4455 km. Au retour, nous empruntons ce sentier qui est nettement plus joli et agréable que celui emprunté lors de la montée. En forêt de conifères, marchant sur un tapis d’épines dans le premier tronçon, nous sommes enchantés….ça c’est de la marche en forêt!
Par la suite, nous sommes plutôt dans un champs avec de grandes herbes au bord de la falaise, mais le sentier est tout aussi intéressant. Quelques gouttes de pluie fine tombent durant les deux derniers tiers de la randonnée de retour, juste assez pour humidifier nos vêtements. Dire que nous avons croisé plusieurs personnes qui montaient, pauvre eux qui seront sous la pluie.
Avant la fermeture des divers sites d’intérêt, nous réussissons à visiter la maison familiale de Xavier Blanchette qui date de 1901. C’était une famille de pêcheurs et commerçants de morues séchées qu’ils vendaient au magasin général. On a pu visiter la maison meublée d’époque ainsi que la grande-étable, le hangar à poisson, le hangar à bois et les installations liées à la production de poisson séché. Plusieurs familles s’étaient installées à proximité des petites anses et réalisaient à moindre échelle toutes les étapes de capture et de transformation de la morue qu’elles allaient ensuite livrer aux compagnies. Hommes, femmes et enfants contribuaient à ce gagne-pain collectif et complétaient leur subsistance par un peu d’agriculture et d’élevage. Grâce à une projection vidéo qui a su nous démontrer clairement une journée typique d’un pêcheur et la façon de saler et sécher la morue, nous en savons davantage sur cette activité. C’était très intéressant.
Le magasin général et entrepôt Hyman servait autrefois à accumuler les énormes quantités de morue séchée produites au fil de l’été, avant qu’elles ne prennent la route maritime des pays lointains. Le magasin général ressemble à celui visité près de Percé, mais la section sur le commerce de la morue séchée était intéressante. On y a appris que les Canadiens ne consommaient pas de morues séchées, raison pour laquelle ça ne nous dit pas grand chose, et que ce sont les Européens qui en sont friands. Les pêcheurs devaient travailler fort pour gagner un maigre salaire en bout de ligne. À l’étage du magasin général, l’exposition « Vivre au rythme des saisons » aborde les tâches qui incombaient aux familles pour assurer leur subsistance étroitement reliée aux ressources naturelles du milieu. En connaître davantage sur nos ancêtres est toujours enrichissant et nous fait apprécier notre quotidien.
Il est 5h et nous devons rejoindre l’auberge rapidement sinon on va manquer notre coup pour faire manger Justine. C’est plus loin que prévu, c’est à l’extrémité ouest de Gaspé, mais grâce aux compotes et céréales que nous avons en réserve, on a pu la faire manger dans l’auto. L’auberge Le Caribou de Rivière-au-Renard porte mal son nom puisque c’est en fait un motel qui a voulu se donner un peu de prestige…heureusement qu’il y a un restaurant où nous avons bien mangé, finalement, et réussi à garder l’intérêt de Justine durant tout le repas puisqu’elle a regardé des courses de motos et de voiture sur la télévision du restaurant tout en avalant quelques bouchées.
Brigitte
[Photos de la Gaspésie (jour 10) Parc national Forillon]