La Réunion (jour 5) Escalier, escalier et encore escalier

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Jeudi 30 juin:
marche – Grand Place Cayenne (663m) @ Roche Plate (1132m) – 8:00am à 2:00pm

nuit – Vivette Thiburce Roche Plate

Nous laissons derrière nous les larges chemins au profit de petits sentiers qui nous amènent vers le sommet. Nous passons près de deux villages, îlet des Lataniers et îlet des Orangers. Nous sommes en ascension constante et les escaliers nous rendent la tâche un peu plus facile. Entre les deux îlets, le sentier pentu suit la canalisation d’eau qui fuie à quelques endroits. D’ailleurs, nous avons croisé des ouvriers qui étaient en train de changer un des tuyaux.

Nous avons fait la première partie de la montée exactement dans les temps stipulés dans le livre et même meilleur….pour une fois! On préfère les montées et là nous sommes bien gâtés! On s’arrête à îlet des Orangers pour une longue pause même s’il n’est pas encore midi puisqu’il ne nous reste que 2h à faire selon le topoguide. On profite alors du soleil pour faire sécher notre linge et nous sommes installés sur une petite terrasse pour notre casse-croûte avec en bruit de fond de la musique hip-hop. On a une belle vue sur le village qui s’étend sur la crête en face. Il y a une maison qui a mis sa musique à tue-tête et devinez quoi….c’était du Céline Dion!

On repart bien reposés et rassasiés pour la poursuite de la montée dans les escaliers. A certains endroits, ce sont des escaliers en roche, d’autres en ciment ou seulement en terre retenue par des morceaux de bois. Sur le sentier, au milieu de nulle part, on voit une pancarte qui annonce une exposition de sculpture. Intrigués, on fait les 10 mètres requis pour arriver à la clôture. De là, on peut voir quelques sculptures. Comme mentionné sur la porte, on crie pour qu’ils viennent nous ouvrir…faut croire qu’on ne crie pas assez fort, personne n’est venu, on repart.

La montée se poursuit de plus belle et arrivés enfin au sommet, nous avons un point de vue époustouflant, tellement haut que j’en ai le vertige. Je dois m’assoir pour m’acclimater et reprendre mes esprits surtout que la suite du sentier se fait à flanc de montagne avec une main courante accrochée à la paroi. Finalement, cette partie de la descente s’est bien déroulée, j’ai eu peur pour rien.

Après une descente toujours avec des escaliers, nous arrivons rapidement au village de Roche Plate et trouvons notre gîte. Comme il n’est pas encore 3:00pm, le gîte est fermé et nous en profitons pour étendre (encore) notre linge et nous nous posons sur le gazon pour relaxer. A l’ouverture, on se rend chez le gardien du gîte pour récupérer la clef et là nous pouvons prendre une bonne douche chaude et en profiter pour laver nos cheveux. Encore une fois, nous sommes seuls au gîte. C’est propre, bien organisé et surtout nous avons une belle vue sur le village au loin et le cirque.

Le souper à 6:30pm est servi chez le gardien et ce, à 15 minutes de marche des dortoirs…..une lampe torche est nécessaire pour le retour, espérons que la notre tiendra le coup puisque nos batteries sont presque mortes. Les gardiens du gîte ont une très belle terrasse où notre souper est servi. Nous avons droit au traditionnel repas, soit salade en entrée (youpi on aura notre dose de légumes), du riz, des lentilles parce que ça donne beaucoup de fer, des saucisses de porc et pour terminer, un gâteau aux bananes.

Durant le repas, le gardien nous jase et nous apprend beaucoup de choses sur la vie ici à Roche Plate. D’abord, on apprend que îlet signifie petit village. Aussi, l’approvisionnement est assez difficile. Il se fait soit par hélicoptère au coût de 260 EUR aller et le même prix pour le retour, sachant que le prix varie si c’est d’un autre îlet. Ils ont droit d’apporter 750 kilos dans un filet et autant de marchandise qui entre dans la cabine. Ce ne sont pas toutes les familles qui peuvent se payer ce type d’approvisionnement ou sinon limitent les fréquences. Les familles les plus pauvres font le trajet à pieds en passant par le Maïdo pour se rendre au prochain village d’où ils prennent alors le bus pour se rendre à St-Paul et y faire leur courses. Ils doivent partir très tôt le matin pour arriver à l’heure pour attraper le bus et surtout revenir à temps pour le bus du retour à 2:00pm et faire le trajet inverse et ce, bien chargés.

Dans le village, il y a une trentaine de familles et 20 enfants. Les enfants vont à l’école du village jusqu’à un certain niveau et ensuite vont à l’école à St-Paul ou quittent tout simplement les études. Les emplois au village sont assez limités. Les garçons peuvent être gardiens d’école, leurs tâches consistent à récupérer les enfants le matin (à pieds évidemment) et de les conduire à l’école. Durant les classes, ils font le ménage de la cour, des toilettes, aident à la préparation du repas de midi et reconduisent les enfants à la maison le soir. Sinon, certains peuvent travailler pour l’ONF (Organisation Nationale des Forêts). Encore, il n’y a pas beaucoup de postes, 5 si on se souvient bien. Toutefois, ils ne peuvent que travailler 1 an sur 4 pour laisser la chance à toutes les familles d’avoir un homme qui travaille. Pendant les 3 ans de chômage, ils ont l’occasion d’aller travailler en ville ou sur leur terre.  Tant qu’aux filles, il n’ont le choix que de travailler dans la cuisine de l’école, beaucoup moins de possibilité. Alors, certains enfants restent à St-Paul pour y travailler et ne reviennent plus au village tandis que d’autres ne travaillent pas du tout.

Bien informés, nous rentrons au gîte éclairés par la lampe de poche que le gardien nous a prêté. Heureusement, parce qu’il fait très noir et le retour est une aventure en soi.

Brigitte

[Photos de La Réunion (jour 5) Cayenne à Roche Plate]


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